intervention sur la rentrée scolaire au conseil municipal du 8 octobre
09/10/2008
Le 8 octobre 2008
Monsieur le Maire Chers collègues
Les interventions précédentes ont bien exposé les nombreuses atteintes portées, à l’encontre de l’éducation nationale par le gouvernement actuel et dans le prolongement du précédent gouvernement.
En tant qu’adjoint au Maire, en charge notamment de l’enseignement secondaire et supérieur, je me dois de souligner rapidement quelques questions.
Mais, en préalable je tiens à relayer l’appel à manifester le 19 octobre à PARIS, depuis la place d’Italie. Cet appel est lancé notamment par la FCPE, des syndicats d’enseignants, au total par 21 organisations.
Elus de Vitry-sur-Seine, nous ne pouvons être insensibles à cet appel. Il en va de la progression de la conscience citoyenne, que se mobilise largement la population dans son ensemble, pour la défense de l’école publique et pour crier haut et fort qu’il n’y a pas de République digne de ce nom sans une éducation nationale, gratuite, laïque et adaptée afin de permettre à chacun d’accéder, quelque soit son origine sociale, à la connaissance, la culture et à une formation à la hauteur des enjeux scientifiques, technologiques culturels et sociaux du 21ème siècle.
Nous le savons cette éducation est le premier investissement nécessaire pour la démocratie et le progrès social.
Je me contenterais donc de quelques grandes lignes
Tout d’abord, nous relevons toujours des classes surchargées avec parfois plus de 30 élèves en lycée. Au sein des collèges des classes à 28 élèves ne vont pas sans poser de graves problèmes pour un suivi personnalisé efficace.
Les 11 200 suppressions de poste de cette année, largement évoquées précédemment, ont des effets sur la multiplication des enseignants à cheval sur plusieurs établissements. Cette situation a des conséquences multiples en défaveur d’une présence de ces enseignants pour participer concrètement à la vie des établissements. Au printemps dernier des mouvements de grève importants ont eu lieu à ce propos
Simultanément, le recours aux heures supplémentaires n’est pas sans poser des problèmes et surtout masque la suppression des emplois.
Il en va de même pour les moyens affectés au remplacement des enseignants éventuellement absents. Avec les suppressions des postes ce sont de plus en plus des contractuels ou des vacataires qui sont sollicités. La précarisation du statut de ces enseignants va à l’encontre du statut de la fonction publique et de la qualité de l’enseignement !
La mise au point des emplois du temps est toujours un casse tête pour les directions, les enseignants et les élèves. Ceux ci doivent parfois attendre des semaines avant d’avoir un emploi du temps définitif.
La question des rythmes scolaires des lycéens et des collégiens est un grand souci. La dispersion des dispositifs de soutiens annoncés à grand renfort de publicité, apporte plus de confusion que d’efficacité. Cette question a été largement évoquée pour le primaire, elle est également prégnante pour le secondaire.
Nous avons toujours des collégiens qui ont près de 28 ou 29heures de cours en , 4ème 3ème et simultanément des 5ème qui avec 25 heures de cours ont souvent une demi journée de libre dans la semaine ce qui n’est pas sans poser des problème de vie scolaire et des soucis famillaux.
De manière Générale , la vie scolaire au sein des collèges et des lycées est toujours autant négligée et précarisée. Concrètement dans les collèges, pour le surveillance, le recours systématique à des emplois précaires dans le temps, et de fait sous rémunérés contribue à une situation dégradée
Au delà des belles paroles, des effets de manche, du gouvernement, la vie scolaire repose sur des Conseillers principaux souvent biens seuls et sur des principaux qui doivent être au « four et au moulin », à la grille d’entrée et en salle de permanence ou en relation avec les parents.
Nous ne pouvons qu’être vivement préoccupés dans ce domaine. J’ai déjà été alerté par des parents d’élèves particulièrement sensibles sur la question de la tranquillité dans les établissements.
A cet égard nous devons veiller à activer pleinement le Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance CLSPD et à associer grandement l’éducation nationale par l’inspection académique qui ne mesure pas l’ampleur des préoccupations.
Quelques mots sur la mise en place des BEP Bac pro en 3 ans. Elle peut être intéressante comme cela est réalisé depuis plusieurs années au lycée Jean Jacques ROUSSEAU. Cependant la généralisation envisagée est très préoccupante et surtout une négation des conditions dans lesquelles sont de nombreux jeunes. Au demeurant les résultats relativement bas aux examens concernés plaident pour des parcours adaptés, notamment en 4 ans pour la préparation avec succès au Bac professionnel.
A ce stade, et dans cette enceinte, je n’évoquerais pas les projets multiples du gouvernement pour le démantèlement de toute dimension nationale de l’éducation. La multiplication des logiques de projets et d’options sélectives dans tel ou tel établissement conduit à des concurrences explicites.
Je me dois de signaler les projets annoncés dans le journal du dimanche du 5 octobre prochain prévoient un abandon des sciences naturelles et de la chimie seraient abandonnées en seconde, les heures de cours seraient réduites
L’histoire et la géographie, les mathématiques disparaîtraient du tronc commun des classes de 1ère et terminales…
Et ce « journal du dimanche », qui ne peut pas être classé comme critique vis à vis du pouvoir en place, cite un proche du ministre et lui fait dire « la réforme se veut au service des élèves, elle n’est pas motivée par des questions budgétaires…Cela dit , (… toujours en citation…..) si l’on peut en même temps réformer et réduire les coûts…) (fin de citation) C’est dit ! et c’est cette logique folle de casse qui prédomine. A chacun d’aligner les chèques au cours de l’année comme cette école privée qui sélectionne les élèves selon le niveau et qui impose, vente forcée, des stages de pré rentrée qui coûtent l’équivalent de 2 mois de scolarité dans le même établissement.
Je tiens à citer en cette rentrée, l’IUT de CRETEIL VITRY qui est implanté sur le domaine de CHERIOUX. Je soulignerais simplement l’existence de licences professionnelles particulièrement à même de permettre un accès au travail. Tant dans le domaine de la Chimie que des réseaux et des télécommunications les formations dispensées sont attractives et appréciées. Nous devrions avoir l’occasion de reparler, au sein de cette enceinte, de l’intérêt porté par l’université PARIS 12 à l’égard du site de CHERIOUX.
Faute de temps, je ne m’étendrais pas sur le fait que cette année est celle qui va nous permettre de mesurer pleinement les effets catastrophiques de la loi LRU, de réforme des universités. En quoi un système libéral qui n’est pas capable de fonctionner pour la finance mondiale, peut il être opérant quant il est développé pour les universités. Au moment où le comité Nobel récompense des chercheurs issus de l’institut Pasteur, nous devons redoubler pour que la recherche fondamentale mais aussi les innovations technologiques ne soient pas dictées par une rentabilité financière spécialement immédiate.
Au terme de mon propos je voudrais souligner 3 points
1)Je souhaite sans démagogie, souligner le travail considérable développé par les enseignants, les personnels chargé de la gestion et de la direction des établissements concernés. Je tiens à souligner l’attention déployée par les parents d’élèves qui veillent à participer à la vie des établissements. Je soulignerais également l’action de qualité mené par les associations de parents d’élèves dans un contexte extrêmement délicat
2) En second lieu, je tiens à souligner, que l’enseignement secondaire et supérieur ne font pas partie directement des compétences communales. Mais, monsieur le Maire, avec l’ensemble des conseillers municipaux qui notamment siègent au sein des conseils d’administration, nous continuerons à être vigilants, à être présents car ce qui ce joue dans ces établissement engage les vitryots, notre ville, et bien au delà.
3) Enfin, je terminerais, comme je l’ai commencé, par une invitation à ce que le maximum de notre conseil municipal, pour ne pas dire la totalité nous soyons présents pour le grand rassemblement prévu pour le dimanche 19 octobre prochain à PARIS en après midi. Cett emanifestation sera un moment particulièrement fort pour tous ceux qui tiennent à la défense des services publics et le premier d’entre eux, l’éducation nationale.
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