régionales, respect, réserves, désacord, curiosité
19/12/2009
Les négociations entre les partenaires du front de gauche ne sont pas, à ma connaissance, achevées à cette heure.
Elle ne sont pas évidentes car le parti communiste qui a des élus sortants, entend bien disposer d'un nombre conséquent de candidats.
Selon mes informations, il étaient bien gourmand s'agissant des têtes de listes au sein des différentes circonscriptions.
La volonté du parti de gauche est de laisser une place notable aux mouvements qui maintenant s'associent à la démarche du Front de Gauche.
Je suis confiant, car la démarche du front de gauche est voulue par de nombreux militants , du PC, mais également d'autres organisations, y compris du NPA.... Quant au Part ide Gauche, c'est sa "marque de fabrique".
Dans ce contexte, il me parait intéressant de publier la lettre que J PERREUX, conseiller général (donc "ex PC") de VITRY a rédigé à l'occasion de sa démission du PC et de sa candidature au sein des listes écologistes dans le Val de Marne.
- Je suis respectueux de sa démarche. Il manifeste du courage et des convictions, une fois de plus. Faire des ruptures ne va jamais de soit.
- Toutefois je ne peux qu'exprimer réserves et désaccords. Si l'Ecologie,..... tout comme Socialisme et République (triptyque du Parti de Gauche) est un des enjeux pour notre siècle..., Europe Ecologie, est quant à elle un "mélange" bien disparate et plus médiatique qu'un exemple de cohérence politique. Le positionnement de D Cohn-BENDIT est l'illustration d'un mouvement qui peine à distinguer une gauche d'une droite et qui manque de lucidité politique sur les écrits et les actes du MODEM. S'agissant de l'analyse des enjeux Européens, quelle convergence entre ceux qui ont défendu le Non au traité constitutionnel Européen et à l'égard du traité de Lisbonne et ceux qui sont dans une logique "Européiste". La démarche de Martine BILLARD, députée de PARIS, qui a quitté les verts et adhérée au Parti de Gauche parait à cet égard plus efficace et compréhensible. La critique du PC, après y avoir passé des décennies, conduit à un saut bien périlleux. Il est vrai qu'à VITRY, le PC a une tradition bien ancrée dans des pratiques qui ont incontestablement "aidé" Jacques PERREUX à le quitter.
- Il est clair qu'en Mars 2010, pour les élections régionales, c'est le vote Front de gauche, sous réseve que les listes soient en définitives bien constituées....., qui marquerait positivement la vie politique et même sociale au sein de notre Pays!
- Enfin, je suis curieux, de l'impact de sa démarche pour notre ville. Si, au moins, elle pouvait tonifier le débat et les changements au sein de notre cité!
Donc, voici le texte de Jacques PERREUX:
"Jacques Perreux
Vice-Président du Conseil Général du Val de Marne
J’ai décidé de quitter le PCF. Ce qui motive mon départ c’est, précisément, ma volonté de
rester fidèle à mes idées et à mes engagements communistes.
Pour moi, le communisme c’est d’agir avant tout pour le rassemblement des citoyens et des
forces pour permettre la transformation sociale et écologique. Or, le comportement du PCF,
depuis plusieurs années, tourne le dos à ces objectifs.
Plutôt que contribuer à inventer un mouvement totalement ouvert aux forces et surtout aux
citoyens qui ont des engagements politiques en dehors des partis politiques qu'ils jugent trop
sclérosants, il s'entête à ce que le rassemblement se fasse autour de lui, dans le cadre de
rapports de forces et de domination. Ainsi, il tourne résolument le dos aux forces prêtes à se
mobiliser ensemble face à l’horreur sociale morale, écologique et économique dans laquelle
nous baignons ou plutôt nous nous enlisons. Et pourtant, ces forces sont très diverses et de
très nombreux citoyens sont en attente de formes de rassemblement qui respectent leur
intelligence, leur savoir-faire, leurs idées, leur envie de décider, leur regard sur le monde,
leur liberté.
Le PCF n’est plus ce qu’il a été et depuis longtemps. Les jeunes, les intellectuels qu’il avait
massivement rassemblé l’ont déserté. La classe ouvrière ne lui fait plus confiance. Cette
asphyxie lente et profonde aurait dû le conduire à tenter de se réoxygéner par une politique
de rassemblement avec d’autres forces dont il aurait accepté qu’elles lui apportent ce qui
cruellement s’échappait inexorablement. C’est le contraire qui s’est produit. Après avoir
empêché une candidature unitaire des antilibéraux aux dernières élections présidentielles, le
PCF s’entête à nouveau à ce que le rassemblement se fasse autour de lui pour les élections
régionales.
J’avais encore par naïveté ? par optimisme inconsidéré? pensé que le PCF proposerait à
ses partenaires du Front de Gauche Patrick Braouezec comme tête de liste en Ile-de-
France.Tout le monde reconnaît ses capacités à rassembler. Sa détermination à porter la
lutte contre les inégalités est appréciée. Son engagement à mettre la banlieue, sa créativité,
la promotion de sa multiculturalité au coeur des enjeux de Paris Métropole aurait été un
véritable atout pour faire entendre la voix d'un territoire régional juste et équilibré. Et bien
non, le choix du PCF reste un choix étroit. En proposant son futur secrétaire national, il se
trompe d’enjeu et casse l’éventuelle dynamique qui aurait pu s'instaurer. Ce n’est même pas
un retour en arrière, mais une fuite en avant réitérée dans le sectarisme. C’est un nouveau
gâchis.
Autre sujet, tout aussi décisif pour moi, la gestion de l'eau. J'ai déjà eu l’occasion de dire
que j’en voulais à la direction du PCF d’avoir contribué à ce que des élus de la région
parisienne favorisent le renouvellement du plus gros contrat européen d’une multinationale
de l’eau et empêchent la gestion en régie publique et la baisse du prix de l’eau. Tous ceux
avec qui nous menons ce combat ont été choqués, meurtris, volés d’une possible victoire.
Alors, moi qui suis COMMUNiste et pour qui la gestion en COMMUN des biens qui nous
sont COMMUNs est le minimum du COMMUNisme que dois-je faire ? Être fidèle au parti
ou fidèle à mes idées ? Au PCF, il ne devrait pas y avoir d’intérêt supérieur à l’intérêt
général, mais il arrive malheureusement souvent que des intérêts, jugés comme ceux du
Parti, passent avant l'intérêt général. Trop souvent !.Et les combats qui me tiennent le plus à
coeur ne sont pas portés par le PCF, c’est le moins que l’on puisse dire. Je dois donc en tirer
les conclusions, la meilleure façon, pour moi, d'être communiste est de ne pas rester
membre du PCF. Ceci n’altère pas l'estime que j’ai pour nombre de militants du PCF et la
confiance que j’ai en Christian Favier pour sa manière ouverte et rassembleuse d’exercer,
bien à gauche, la Présidence du Conseil Général du Val-de-Marne
.
Il y a plusieurs mois des militants d’Europe Écologie m’ont proposé, en tant que militant
communiste, d’être candidat à côté d’eux, sur la liste que va conduire Cécile Duflot pour les
élections régionales. Je décide d’accepter et veux dire pourquoi.
Chacun connaît mes engagements dans le domaine social notamment à Vitry où je suis élu
local et dans le domaine écologique comme militant et Vice-Président du Conseil général. La
politique, pour moi, c’est à la fois des convictions, de l’ouverture aux idées des autres et des
actes concrets. Comment pourrais-je être insensible à la possibilité ouverte notamment en
cas de victoire d’Europe Écologie de contribuer à traduire des idées et des combats
auxquels je crois pour l’Ile-de-France. S’il y a une population qui a besoin que l’on fasse
coïncider urgences sociales et urgences écologistes c’est bien celle de la région parisienne.
Comment pourrais-je être insensible à cette main tendue, alors que je côtoie souvent des
militants d’Europe Écologie et que j’apprécie chez nombre d’entre eux la détermination
qu’ils mettent à mener leurs combats ? Même si certains ne se réclament pas de la lutte
contre le système capitaliste, leurs actions concrètes contestent ce mode de développement.
Et pour moi, ça compte beaucoup. La question de mettre en accord ses actes avec ses
paroles a évidemment une dimension morale extrêmement précieuse, mais elle est surtout
au coeur de notre capacité ou non à changer les choses. Il m’arrive encore souvent
d’entendre dire que modifier son mode de vie, ses comportements n’est pas suffisant.
Certes ! Mais c’est absolument indispensable si on veut être capable de changer davantage.
Comme le disait Gandhi : « vous devez être le changement que vous désirez voir en ce
monde! »
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