Mobilisation d'un millions de personnes, malgré les trombes d'eau....
29/05/2010
Près d'un million de manifestants selon les syndicats
dépêche AFP qui donne un éclairage "positif"...sur la mobilisation du 27
Puis communiqué de la FSU
Avec l'AFP | 27/05/2010 |
Le gouvernement est parvenu à échapper le 27 mai une mobilisation massive contre le projet de reculer l'âge de départ à la retraite à 60 ans, avec des cortèges moins imposants qu'en 2009, même si le nombre de manifestants approchait la barre du million en France, selon les syndicats.
Les organisateurs (CGT, CFDT, CFTC, FSU, Unsa et Solidaires) ont atteint l'objectif de « faire mieux » que lors de la dernière mobilisation du 23 mars (800.000 manifestants selon la CGT, 380.000 selon la police). Mais ils n'ont pas franchi de palier, et restent loin des cortèges imposants de l'hiver 2009 (2,5 à 3 millions de manifestants selon la CGT).
Les dirigeants syndicaux savent qu'il faudra un mouvement beaucoup plus fort pour espérer voir le gouvernement faire des concessions. « Il y aura certainement une autre étape. On décidera avec l'intersyndicale si elle doit avoir lieu fin juin ou début septembre ou les deux », a déclaré François Chérèque (CFDT), tout en saluant une « journée réussie ».
Selon Alain Olive (Unsa), « c'est un parcours de longue haleine, et pas une course de vitesse comme le veut la stratégie gouvernementale. Tout ça va monter par paliers ».
Le véritable rendez-vous aura lieu en septembre, lorsque la réforme des retraites viendra devant le Parlement, une fois les vacances passées, après la présentation de son contenu autour du 20 juin suivie du passage au Conseil des ministres le 13 juillet.
Partout en France
Présent dans le carré de tête de la manifestation parisienne, Bernard Thibault (CGT) s'est dit satisfait que « sur la moitié des manifestations recensées, on est déjà à + 20% par rapport aux manifestations du 23 mars ». « Je crois que le chef de l'Etat lui-même va être contraint de réfléchir », a-t-il affirmé.
De fait, les cortèges ont été bien plus garnis qu'au 1er mai (350.000 manifestants selon la CGT). Mais les salariés du privé n'ont pas été légion, pas plus que les cheminots, dont le régime spécial de retraite est pour l'instant préservé. Les fonctionnaires formaient donc le gros des troupes.
La manifestation parisienne a rassemblé 90.000 personnes selon la CGT, et 22.000 personnes, selon la police. Organisateurs et police ont aussi fourni des estimations diamétralement divergentes à Marseille (80.000 et 12.000 manifestants respectivement) et à Bordeaux (40.000, 6.500). Dans la ville d'Alain Juppé, l'humour était décliné sous toutes ses formes sur les pancartes : « travailler jusqu'à 67 ans, d'accord mais je commence quand ? », « La retraite avant Alzheimer ».
Les cortèges ont été bien fournis à Lyon (de 8.000 à 15.000), Nantes (de 9.000 à 25.000), Rouen (entre 12.000 et 23.000), Grenoble (de 6 à 25.000), ainsi que dans de nombreuses villes secondaires, comme Foix (Arège, 3 à 4.000), Perpignan (4 à 8.000), Pau (7 à 8.000). Dans d'autres villes, la mobilisation a été en net retrait par rapport au 23 mars, comme à Rennes (de 2 à 4.000).
Impact sur les transports
La défense des retraites semblait le premier motif d'inquiétude. « Ni un, ni deux, ni trois ans de plus ! Retraite à 60 ans ! », scandaient les manifestants havrais, dont beaucoup de dockers et des salariés de Renault ou Total. Pour cette journée d'action, les syndicats avaient appelé à des arrêts de travail à déterminer localement, qui n'ont pas eu d'impact significatif. En tout cas, l'appel intersyndical a eu peu de répercussions dans les transports, sauf dans quelques villes, comme Nice, Clermont-Ferrand, Reims, ainsi qu'à l'aéroport d'Orly.
A la SNCF ont été affectés principalement les TER et Transiliens (75% et 80% respectivement du trafic normal). Dans l'Education nationale, les grévistes étaient 15,99% dans les écoles et 12,27% dans les collèges et lycées (chiffre officiel), 30% dans les collèges et lycées (chiffre syndical).
Le gouvernement doit renoncer à s’obstiner !
Dans un contexte de crise qui inquiète et menace l'ensemble des salariés, des chômeurs et des jeunes, devant les choix, distillés d’annonces en contre annonces, du gouvernement qui s'obstine à retarder le moment de réelles concertations sur l’avenir du système de retraites, les mobilisations ont été fortes sur tout le territoire et dans tous les secteurs. Les salariés du public et du privé ont répondu massivement à l'appel unitaire des organisations syndicales.
La forte participation aux grèves et dans toutes les manifestations organisées aujourd'hui, avec 1 million de manifestants, a montré la détermination des salariés à bloquer des choix injustes et inefficaces.
Le recul de l'âge légal de départ à la retraite est inacceptable. Non seulement il ne répond pas à la question de la pérennité du système des retraites par répartition mais il serait de plus une mesure profondément injuste et inégalitaire pour nombre de salariés. Notamment pour les femmes et pour celles et ceux qui ont commencé à travailler jeunes, qui exercent des métiers difficiles, ou symétriquement, ceux recrutés tardivement en ayant des carrières structurellement courtes.
Le gouvernement ne prévoit aucune politique favorisant l'emploi ni améliorant le pouvoir d'achat qui sont pourtant des clés essentiels pour le financement des retraites. L’annonce de la participation des hauts revenus à ce financement demeure symbolique...
La FSU réaffirme avec force qu'il n'est pas acceptable de faire peser sur les seuls salariés le financement du système de retraites !
Alors que le gouvernement refuse de renoncer aux suppressions d’emplois dans la Fonction publique et diminue les investissements publics - autant de mesures qui auront de graves conséquences pour tous les usagers et sur le financement des retraites – la FSU demande fermement au Ministre du travail de faire toute la lumière sur ses intentions en matière « d'harmonisation entre le public et le privé ».
La FSU prévient qu'elle n'acceptera aucune nouvelles dégradations de la situation des fonctionnaires et des agents publics et à commencer par le niveau des pensions.
La journée de grève et de manifestations d'aujourd'hui a montré que la contestation et la colère montent chez les personnels et dans l'opinion.
La FSU continuera à maintenir la pression durant toute cette période pour peser sur les choix à venir du gouvernement.
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