La fin de vie? de vrais questions de liberté et de solidarité pour notre société.
25/03/2012
Voici des éléments de réflexion qui ne devraient pas être un axe de campagne... cependant je ne résiste pas à l'expression de ceux ci:
La tenue, ce samedi 24 mars 2012, d'un rassemblement de l'Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD) avec 2 000 personnes, dont Jean-Luc Mélenchon et Eva Joly, pour un meeting au Cirque d'hiver afin de réclamer une «loi d'ultime liberté» pour légaliser «l'aide active à mourir» me conduit a faire part de quelques réflexions.
Voici quelques lignes personnelles qui me démarquent certainement d'un positionnement, sur ce point, de Jean Luc MELENCHON.
Cependant, pas d'hésitation, pour faire avancer la politique et notre pays:
"MELENCHON présidons!"
Revenons au sujet:
A la Bastille: J.L. MELENCHON a dit qu'il était pour "mettre dans notre constitution le droit de décider de sa propre fin et d'être assisté lorsqu'on en décide" .
Je n'ai pas retrouvé cette proposition dans le programme "l'Humain d'abord"... Je vais le relire. Quoi qu'il en soit le débat est là et il se déroule.
Mes réflexions et mes expériences font que je suis convaincu que chacun doit pouvoir bénéficier de soins pour apaiser les douleurs notamment, selon les circonstances, de soins palliatifs.
Les évolutions législatives récentes sur les droits des malades et contre l'acharnement thérapeutique sont à prendre en compte de manière positive.
http://www.senat.fr/dossier-legislatif/ppl04-090.html
"Article L1110-5 du code de la Santé Publique
Modifié par Loi n°2005-370 du 22 avril 2005 - art. 1 JORF 23 avril 2005
Modifié par Loi n°2005-370 du 22 avril 2005 - art. 2 JORF 23 avril 2005
Toute personne a, compte tenu de son état de santé et de l'urgence des interventions que celui-ci requiert, le droit de recevoir les soins les plus appropriés et de bénéficier des thérapeutiques dont l'efficacité est reconnue et qui garantissent la meilleure sécurité sanitaire au regard des connaissances médicales avérées. Les actes de prévention, d'investigation ou de soins ne doivent pas, en l'état des connaissances médicales, lui faire courir de risques disproportionnés par rapport au bénéfice escompté.
Ces actes ne doivent pas être poursuivis par une obstination déraisonnable. Lorsqu'ils apparaissent inutiles, disproportionnés ou n'ayant d'autre effet que le seul maintien artificiel de la vie, ils peuvent être suspendus ou ne pas être entrepris. Dans ce cas, le médecin sauvegarde la dignité du mourant et assure la qualité de sa vie en dispensant les soins visés à l'article L. 1110-10.
Les dispositions du premier alinéa s'appliquent sans préjudice de l'obligation de sécurité à laquelle est tenu tout fournisseur de produit de santé, ni des dispositions du titre II du livre Ier de la première partie du présent code.
Toute personne a le droit de recevoir des soins visant à soulager sa douleur. Celle-ci doit être en toute circonstance prévenue, évaluée, prise en compte et traitée.
Les professionnels de santé mettent en œuvre tous les moyens à leur disposition pour assurer à chacun une vie digne jusqu'à la mort. Si le médecin constate qu'il ne peut soulager la souffrance d'une personne, en phase avancée ou terminale d'une affection grave et incurable, quelle qu'en soit la cause, qu'en lui appliquant un traitement qui peut avoir pour effet secondaire d'abréger sa vie, il doit en informer le malade, sans préjudice des dispositions du quatrième alinéa de l'article L. 1111-2, la personne de confiance visée à l'article L. 1111-6, la famille ou, à défaut, un des proches. La procédure suivie est inscrite dans le dossier médical. "
Par ailleurs, il est de notre devoir de militant de la Liberté, de l'Egalité et de la Fraternité que notre société développe encore plus les dispositifs de solidarité vis à vis des malades, des personnes handicapées et des personnes âgées ainsi que de leurs entourages.
Je suis convaincu que de nombreuses personnes, dès lors qu'elles sont accompagnées et entourées par les proches et avec l'aide de la société, retrouvent le goût de la vie et ne souhaitent plus le suicide assisté ou non.
Je comprends ceux qui entendent maîtriser complètement leur vie.
Cela conduit à des discussions philosophiques essentielles.
Par contre j'invite notre société solidaire à tout faire pour accompagner la vie.
La personne mourante doit être accompagnée comme tout vivant. La personne qui va mourir est vivante et doit être considérée comme telle avec ses besoins, ses désirs propres, ses droits .
Il ne faut pas évacuer que la mort fait partie de l'existence. Il est nécessaire de sensibiliser la société à la réalité de la mort pour que celui qui va mourir y retrouve sa juste place .
Il importe d' accompagner la personne en fin de vie, de répondre à ses besoins physiques , moraux, spirituels et sociaux sans insistance thérapeutique excessive mais sans avoir à en hâter la fin.
Ces convictions sont personnelles. Elles ne sont pas partagées par tous. Cependant il appartient aux élus de veiller à ce que le soutien et l'aide pour la vie soient accordés à chacun. Il importe de ne pas dériver vers des risques d'un "droit à l'EUTHANASIE" et de manière insidieuse à un encouragement au suicide, assisté ou non, de tous ceux qui peuvent se trouver en difficulté.
Je ne porte pas de jugement de valeur sur les personnes qui se suicident.
Par contre il ne me parait pas souhaitable d'organiser ce qui pourrait être un encouragement à la disparition rapide des malades, des handicapés et des mourants.
Je rejette une démarche qui consisterait à mettre fin à la vie de ceux qui ne supporteraient plus leur existence et qui ne souhaitent plus la vie, de tous ceux qui considère leur existence comme une charge ou qui se ressentent comme une charge pour les autres et pour la collectivité.
Cette préoccupation du soin et de l'accompagnement social est déterminante dans une humanité qui ne cesse de progresser dans les connaissances et dans les traitements de maladies anciennes ou nouvellement découvertes. Je pense aux handicapés physiques ou mentaux, aux personnes ayant un cancer, à celles porteuses du VIH ou ayant des maladies de dégénérescence neurologique notamment.
Je sais que je peux provoquer des réactions vives. Mais, le débat politique en donne l'habitude.
J. L MELENCHON a droit a toutes convictions. En tout cas ce n'est pas lui qui fera la loi ni la Constitution. Cela sera aux députés, collégialement, démocratiquement de travailler pour l'humain d'abord.
Et longue vie au Front de Gauche....et aux partis qui le composent....Ils seront peut être appelés à se dépasser.et leur existence sera peut être limitée dans le temps.... mêmes si les idées d'humanisme de justice et de transformation de la société ne sont pas près de s'éteindre.
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