Quelques éléments d'analyse des résultats électoraux sur VITRY

 

Mise à jour 17h le 23 avril 2012

 

 

 

Des analyses peuvent être faites, bien entendu avec les réserves d'usage...

 

Il est hasardeux de faire des analyses entre des scrutins distants de 10 ans. En effet, nous savons bien que les réalités démographiques et sociologiques évoluent. Les populations se sont renouvelées. Les enjeux se sont clarifiés ou sont perçus différemment. Toutefois, malgré les années qui passent, le résultat du premier tour de cette présidentielle ne révèle pas de bouleversement spectaculaire sur le plan des grands chiffres et du poids respectif des suffrages exprimés. Ils affirment une réalité politique nationale nouvelle.

 

Cette note présente des additions qui peuvent paraître critiquables. Quand par exemple j'additionne des voix du PC en 2002 avec celles de l'extrême gauche de l'époque et que je les compare avec le vote MELENCHON du 22 avril 2012, je ne résume pas le rassemblement créé par le front de Gauche. Chacun a bien mesuré que le contenu du débat généré par le Front de Gauche et que les parcours des uns et des autres sont particulièrement complexes. La dynamique du Front de Gauche marque durablement la vie politique de notre pays et certainement au delà. Les transferts réels de voix du Modem vers le PS, ceux potentiels ou manifestes du PS vers le Front de Gauche sont à prendre en compte. Au demeurant les scores du Front de Gauche, depuis 2009, ne sont pas élastiques comme peuvent l'être ceux des écologistes...

 

Vitry sur seine marquée par une abstention forte.

 

De manière générale Vitry est une ville où l'abstention est élevée.

 

Pour ce premier tour des présidentielles de 2012, l'abstention est de 26,34% dans notre commune alors même qu'elle est de 22% dans le val de marne, de 21,7% en Ile de France et de 19,84 % en France entière.

 

C'est certainement encore le premier fait marquant sur notre ville. Cela témoigne d'un désarroi extraordinaire et préoccupant. Certains avaient identifié la cible des abstentionnistes. Décidément, celle ci est bien difficile à atteindre. En 2007, la mobilisation électorale avait fonctionné puisque l'abstention avait été de simplement 16,9% à Vitry alors qu'elle était de 16,2% au niveau national. L'écart était alors réduit.

 

Même si elle est inquiétante, la poussée du Front National est à relativiser sur VITRY

 

Les voix reportées sur l'extrême droite sont plus importantes en % en 2012 ( 12.41%) qu'en 2007 (8,41%) mais moins élevées qu'en 2002 ( 16,95).

 

Un rapport de forces affirmé en faveur de la Gauche

 

Le total des voix de "gauche" est de nouveau proche de 60%. En 2007 certainement près de 10 % des électeurs de "gauche s'étaient égarés vers BAYROU...... De ce fait en 2007, la gauche, au sens strict, ne totalisait alors qu'à peine 50% des voix...

 

Toutes choses égales par ailleurs, comme le disent les statisticiens, voici des comparaisons contestables mais tentantes. La gauche retrouve donc des "volumes électoraux" de 2002.

 

Des évolutions marquantes au sein de l'électorat de gauche, même si des permanences pourraient être relevées.

 

La candidature de HOLLANDE a bien rassemblé en 2012 l'électorat socialisant au sens large (PS+MRG+MRC), dans une proportion (37,44%) supérieure à celle de 2007 (35,1%)  et à celle de 2002. Lors de ce scrutin de 2002, la gauche socialiste écologiste, radicale et MRC totalisait, de manière dispersée, 36,2% si on incluait VOYNET (ECO) et si excluait J. BOVE(ECO). Cette dispersion avait clairement entrainé au niveau national, une absence d'un candidat de gauche au 2ème tour des présidentielles de cette année 2002, dont le 21 avril a "traumatisé" le débat politique.

 

Pour mémoire Vitry a voté, en 1992 à 54% pour le Non au traité de MAASTRICHT et en 2005, à 63% pour le Non au Traité Constitutionnel Européen. Ces deux scrutins n'ont pas clivé la gauche et la droite selon des schémas classiques. Par contre ils ont contribué à remuer les dynamiques politiques....

 

Dans un contexte d'élection présidentielles qui tendent à réduire le débat à un vote de 1er tour qui serait une anticipation d'un 2ème tour, le score du Front de Gauche à VITRY (20,67%) est élevé même si mes espérances étaient clairement plus hautes.... (25% à Vitry)

 

Le Front de Gauche, sur des bases politiques nouvelles, avec la création du Parti de Gauche en 2008, a tourné la page du rapport de force présidentiel de 2007 qui plaçait ces dernières composantes à un score de 11,5% ou 13% si on incluait J. BOVE qui était soutenu par des militants communistes: 5,53 % BUFFET, 4,78% BESANCENOT, 1% LAGUILLER et 1,57 BOVE.

 

En 2009, pour les européennes, avec un pourcentage particulièrement faible de votants (32,75%) le Front de Gauche rassemblait 18,67% des voix et le PS rassemblait 15,86% des voix. Les écologistes rassemblaient 16,75% des suffrages....

 

Au régionales de 2010, les votants étaient 37% des inscrits, le Front de Gauche avait alors rassemblé 20% des suffrages.

 

En 2012, aux présidentielles, et cette fois ci avec un taux de 73,66% de votants, la candidature de MELENCHON a fédéré un pourcentage de suffrages (20,67%) comparable à celui qui s'était exprimé en 2002 autour du PCF (HUE) et de l'extrême gauche réunis (20,7%).

 

La comparaison doit être prise avec grandes précautions...Ainsi Robert HUE a soutenu clairement la candidature d'HOLANDE dès le 1er tour... En 2012, l'extrême gauche maintenue a rassemblé 1,5% ( NPA +LO).

 

Si l'on additionne ces deux candidats ARTHAUD et POUTOUT à MELENCHON (exercice comptable purement théorique...) on arrive à 22,20%.

 

Là encore je dois bien confirmer que le vote Front de Gauche ne se résume pas à ces courants... cela serait faire l'impasse sur l'attrait de la dynamique du Front de Gauche sur des électeurs issus de nombreuses mouvances, y compris socialistes et républicaines. Certes les opposants ou concurrents du Front de Gauche ont bien tenté de faire croire que cette dynamique se résumait à une simple "revitalisation" du PCF. J'ai la conviction que ceux qui disent cela refusent bien un questionnement programmatique construit sur les réalités économique, sociales mondiales de notre époque...

 

Enfin, et bien entendu, nous savons que d'une élection à l'autre les électeurs peuvent passer d'une étiquette à l'autre. Les transferts peuvent être complexes même s'ils peuvent parfois se neutraliser dans leurs effets. En tout cas les débats sur les réalités économiques, sociales ont secoué les votes aux enjeux politiques nationaux même si dans les grandes masses des permanences peuvent bien entendu être perçues.

 

Pour conclure je confirme que l'abstention à Vitry reste source d'un questionnement politique majeur et est certainement un indicateur de la gravité de la situation vécue par une partie de la population..

 

2012 presidentielles analyse au 23 avril 2012 V2.pdf

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