SEMISE et Rénovation Urbaine, retour sur le conseil municipal du mercredi 9 octobre 2013: le périmètre d'une éventuelle nouvelle opération de renouvellement urbain
10/10/2013
Voici le texte qui a servi de support à mon intervention.
Intervention de Bertrand Potier, Adjoint au Maire
au Conseil Municipal du mercredi 9 octobre 2013
relative à la question n° 6 : autorisation de M. le Maire de signer le marché d’études de renouvellement urbain sur les secteurs centre ville - Robespierre et Grand Ensemble Ouest
Monsieur le Maire,
Cher(es) collègues,
Quelques-unes des observations que j’ai exprimées en commission municipale et que je vais formuler ce soir ne vont pas vous surprendre.
En effet, indirectement, cette question a été en partie évoquée à propos du contrat de développement territorial (le CDT) que vous avez signé en mai, M. le Maire, avec le Préfet.
Ce document évoquait dans une fiche-action la perspective d’une opération de renouvellement urbain sur les périmètres évoqués ce soir. J’avais déjà évoqué cette question sous l’angle du périmètre.
Sur le CDT, j’avais regretté que l’emploi soit absent de ce contrat qui prétendait contribuer au développement du territoire. J’avais souligné que l’Etat ne s’engageait pas en faveur de la formation et de l’emploi.
Les récents articles de presse (Le Monde et le Parisien) dénoncent le manque de conseillers de Pôle-Emploi sur notre ville. Cette question est une des illustrations des carences du Contrat de Développement Territorial. Elle est également, avec l’exigence républicaine d’éducation nationale, au cœur de toute opération de rénovation Urbaine qui serait digne de ce nom.
Ce soir ayons à l’esprit que nous allons lancer des études pour un montant de 260 000€ HT soit 310 960€ TTC….
· Dans un premier temps, j’évoquerai donc l’étude et son périmètre.
· Dans un second temps je souhaite que nous nous arrêtions sur la notion de rénovation urbaine.
· enfin, j’aborderai le choix de la commission d’appels d’offres qu’il nous est demandé de ratifier.
Sur la question du périmètre, il est rappelé que c’est l’implantation de la future station de métro en centre ville qui invite particulièrement à restructurer les quartiers concernés.
Je ne m’étendrai pas longtemps sur le parc du Côteau, premier impacté par la construction de la station. Ce sont 5000 m2 situés en bord de l’avenue Robespierre qui vont perdre leur caractère végétal si notre ville ne revoit pas les règles concédées dans le PLU.
Je n’aurai de cesse de contester l’abandon de ce secteur à une minéralisation préoccupante pour l’équilibre du centre ville. Je suis heureux de constater que des voix s’expriment en ce sens, y compris au sein du Bureau Municipal.
Sur le périmètre de réflexion d’une rénovation urbaine, il est regrettable que l’habitat social du square de l’Horloge, de la rue Germain Defresne et de la rue du Général de Gaulle, au nord de l’avenue Henri Barbusse, ne soit pas intégré au périmètre. Au demeurant, le traitement de cette avenue Henri Barbusse, priorité parmi les priorités, n’est pas cité. S’intéresser au secteur de la dalle Robespierre est une nécessité mais oublier le quartier périphérique que je viens de signaler serait une erreur.
Je n’anticiperai pas les réflexions et propositions de l’audit. Sur la structuration de la dalle Robespierre, il y a bien urgence d’une réflexion globale pour une action immédiate et d’avenir. Nul doute, il faut bien rêver, que l’audit suggérera une végétalisation des surfaces et des verticalités.
L’audit devra en tout cas se poser la question de la gestion des différents espaces. Fondamentalement, il importera de bien distinguer ce qui devrait être de la responsabilité de la commune et non plus des bailleurs sociaux.
Sur le plan de l’équipement commercial et de l’attractivité du site, combien de fois avons-nous dit dans cette enceinte, que la simple signalisation des 3 cinémas et du parking public devait être revues. Je ne m’attarderai pas sur les centaines de m2 de bureaux appartenant à la SEMISE, et non loués depuis le départ du centre des impôts. Quant à l’esthétique de la rue Audigeois, elle est hémiplégique. La rive droite de cette rue Audigeois est d’une minéralité totale. M. le Maire, vous qui étiez conseiller municipal dès 1971, cela doit vous rappeler des souvenirs !
Le second secteur désigné pour cette étude de rénovation urbaine est le Grand Ensemble Ouest / Commune de Paris. Pourquoi scinder ce quartier du Grand Ensemble Ouest en 2 parties qui ont, de fait, une communauté de circulation et de vie. Les secteurs Lucien Français / Commune de Paris constituent un axe qui a une communauté d’histoire et d’avenir.
Sur la notion même de rénovation urbaine, il faut s’entendre sur le contenu. Le système des démolitions / reconstructions doit faire l’objet d’une analyse complète. Il ne suffit pas de construire du neuf. Il faut que les constructions neuves comme les bâtiments anciens soit gérés et entretenus. Supprimer des logements en démolissant des immeubles ou des fractions d’immeubles, doit faire l’objet d’un examen prudent et certainement critique.
Au moment où le quartier va bénéficier d’une dynamique issue de transports modernes, nombreux seront les habitants qui souhaiteront légitimement rester sur place.
Un questionnement critique sur les démolitions / reconstructions devra également être mené pour la résidence de la rue Gabriel Péri. Elle est hors du périmètre d’études mais j’ai cru comprendre qu’elle était concernée par le même enjeu. Tout cela doit être débattu en Conseil.
Les travaux des bureaux d’études devront faire l’objet de restitution au fur et à mesure. Enfin, les réflexions devront être formalisées avec des scénarios alternatifs présentés aux élus et aux citoyens. Il doit finir le temps où seules sont présentées les décisions finales.
Enfin et pour conclure, il nous est proposé de vous autoriser, M. le Maire, de signer les marchés d’études.
En commission, il nous a été précisé que la SEMISE avait été retenue pour 2 lots sur 4. Certes, elle serait choisie en couple avec 2 autres bureaux d’études. Mais, comment croire qu’une étude de ce type sera menée avec suffisamment de recul alors même que l’observateur serait lui-même l’observé.
Je m’explique : la dalle Robespierre est, pour l’essentiel, gérée par la SEMISE. Comment ce bailleur peut-il lui-même s’observer sérieusement.
Nous n’avons pas réuni les conditions d’un regard pertinent alors même que de nombreux locataires de la SEMISE se plaignent d’un déficit de concertation.
J’ai noté qu’un nouveau directeur a été recruté. Mais, ne personnalisons pas les problématiques.
Vous le comprendrez, chers collègues, je ne voterai pas cette autorisation de signer ces marchés d’études, tels qu’ils sont ficelés.
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