Après le vote de mardi à l'assemblée nationale, une analyse de Martine BILLARD
01/05/2014
"Nous venons d’assister à un nouveau déni de démocratie.
En effet, en vertu de la procédure du semestre européen, le programme de stabilité engageant la France auprès des autorités de Bruxelles pour les années 2014 à 2017, doit être envoyé à la commission européenne le 7 mai. L’article 121 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne fait obligation au gouvernement d’organiser un débat et un vote au Parlement . Si cela a bien eu lieu à l’Assemblée nationale, Manuel Valls, faute de majorité, s’est dispensé d’organiser un vote au Sénat alors même que le programme ne peut être amendé ni rejeté, le vote n’étant que indicatif. Un rejet aurait fait trop mauvais effet.
Malgré ce tour de passe-passe, ainsi que la dramatisation et les menaces pour essayer de faire rentrer dans le rang les députés PS récalcitrants, 41 ont refusé de céder au chantage, bien au delà des 11 députés étiquetés à « gauche » qui avaient refusé la confiance il y a 3 semaines. C’est même plus que toutes les réticences ou oppositions exprimées sur d’autres textes (ANI, retraite…) depuis le début du quinquennat de Hollande. Jamais, sous la cinquième République, autant de parlementaires ne sont entrés en dissidence avec leur propre gouvernement. La majorité obtenue n’est donc que relative (265 voix pour, 232 contre, et 67 abstentions) alors que le groupe PS a la majorité absolue dans l’assemblée (291 voix) et que 21 députés de l’UDI et du Modem se sont abstenus et 3 ont voté pour (seulement 7 ont voté contre). N’appartenant plus au gouvernement, seuls 3 députés d’Europe Ecologie ont voté pour, la majorité, 12 sur 17, faisant le choix de s’opposer clairement.
En réaffirmant sa volonté de ramener le déficit à 3 % du PIB en 2015, notamment par la diminution de 50 milliards d’euros de dépenses publiques, Manuel Valls a obligé les députés PS et d’Europe Ecologie à se positionner clairement par rapport à la majorité gouvernementale et à la politique d’austérité, renommée maintenant « sérieux budgétaire ». Face à ce vote de défiance au sein de sa propre majorité, le premier ministre essaie ainsi de dessiner la possibilité d’une nouvelle majorité. En affirmant que ce vote est un « acte fondateur » pour la deuxième partie du quinquennat, il espère désormais le soutien ou du moins la « neutralité bienveillante » de l’UDI. Fort de ce renfort centriste, il a très clairement annoncé sa volonté d’accélérer le démantèlement de notre organisation territoriale et de l’Etat. Dans la foulée, le président du groupe PS au Sénat vient de demander le report à 2016 des élections départementales et régionales.
Finis les discours essayant de nier l’orientation social-libérale, Manuel Valls assume le réformisme : « jamais un tel niveau d’engagement n’a été consenti en aussi peu de temps pour les entreprises », et se vante d’être capable de mieux faire que tous ses prédécesseurs en reprenant le discours de la droite : « nous vivons depuis 40 ans au dessus de nos moyens ». Si la possibilité d’une nouvelle majorité PS-UDI s’est dessinée à l’assemblée hier, le fait majeur est aussi que 72 députés PS, MRC, PRG, EELV, FdG, soit un peu plus d’un cinquième des députés ayant voté Hollande au second tour en 2012, se sont abstenus ou ont voté contre ce programme d’austérité des 3 années à venir.
C’est un début pour la majorité alternative à construire dans ce pays."
Martine Billard,
co-présidente du Parti de Gauche"
Nous venons d’assister à un nouveau déni de démocratie.
En effet, en vertu de la procédure du semestre européen, le programme de stabilité engageant la France auprès des autorités de Bruxelles pour les années 2014 à 2017, doit être envoyé à la commission européenne le 7 mai. L’article 121 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne fait obligation au gouvernement d’organiser un débat et un vote au Parlement . Si cela a bien eu lieu à l’Assemblée nationale, Manuel Valls, faute de majorité, s’est dispensé d’organiser un vote au Sénat alors même que le programme ne peut être amendé ni rejeté, le vote n’étant que indicatif. Un rejet aurait fait trop mauvais effet.
Malgré ce tour de passe-passe, ainsi que la dramatisation et les menaces pour essayer de faire rentrer dans le rang les députés PS récalcitrants, 41 ont refusé de céder au chantage, bien au delà des 11 députés étiquetés à « gauche » qui avaient refusé la confiance il y a 3 semaines. C’est même plus que toutes les réticences ou oppositions exprimées sur d’autres textes (ANI, retraite…) depuis le début du quinquennat de Hollande. Jamais, sous la cinquième République, autant de parlementaires ne sont entrés en dissidence avec leur propre gouvernement. La majorité obtenue n’est donc que relative (265 voix pour, 232 contre, et 67 abstentions) alors que le groupe PS a la majorité absolue dans l’assemblée (291 voix) et que 21 députés de l’UDI et du Modem se sont abstenus et 3 ont voté pour (seulement 7 ont voté contre). N’appartenant plus au gouvernement, seuls 3 députés d’Europe Ecologie ont voté pour, la majorité, 12 sur 17, faisant le choix de s’opposer clairement.
En réaffirmant sa volonté de ramener le déficit à 3 % du PIB en 2015, notamment par la diminution de 50 milliards d’euros de dépenses publiques, Manuel Valls a obligé les députés PS et d’Europe Ecologie à se positionner clairement par rapport à la majorité gouvernementale et à la politique d’austérité, renommée maintenant « sérieux budgétaire ». Face à ce vote de défiance au sein de sa propre majorité, le premier ministre essaie ainsi de dessiner la possibilité d’une nouvelle majorité. En affirmant que ce vote est un « acte fondateur » pour la deuxième partie du quinquennat, il espère désormais le soutien ou du moins la « neutralité bienveillante » de l’UDI. Fort de ce renfort centriste, il a très clairement annoncé sa volonté d’accélérer le démantèlement de notre organisation territoriale et de l’Etat. Dans la foulée, le président du groupe PS au Sénat vient de demander le report à 2016 des élections départementales et régionales.
Finis les discours essayant de nier l’orientation social-libérale, Manuel Valls assume le réformisme : « jamais un tel niveau d’engagement n’a été consenti en aussi peu de temps pour les entreprises », et se vante d’être capable de mieux faire que tous ses prédécesseurs en reprenant le discours de la droite : « nous vivons depuis 40 ans au dessus de nos moyens ». Si la possibilité d’une nouvelle majorité PS-UDI s’est dessinée à l’assemblée hier, le fait majeur est aussi que 72 députés PS, MRC, PRG, EELV, FdG, soit un peu plus d’un cinquième des députés ayant voté Hollande au second tour en 2012, se sont abstenus ou ont voté contre ce programme d’austérité des 3 années à venir.
C’est un début pour la majorité alternative à construire dans ce pays.
Martine Billard,
co-présidente du Parti de Gauche
Nous venons d’assister à un nouveau déni de démocratie.
En effet, en vertu de la procédure du semestre européen, le programme de stabilité engageant la France auprès des autorités de Bruxelles pour les années 2014 à 2017, doit être envoyé à la commission européenne le 7 mai. L’article 121 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne fait obligation au gouvernement d’organiser un débat et un vote au Parlement . Si cela a bien eu lieu à l’Assemblée nationale, Manuel Valls, faute de majorité, s’est dispensé d’organiser un vote au Sénat alors même que le programme ne peut être amendé ni rejeté, le vote n’étant que indicatif. Un rejet aurait fait trop mauvais effet.
Malgré ce tour de passe-passe, ainsi que la dramatisation et les menaces pour essayer de faire rentrer dans le rang les députés PS récalcitrants, 41 ont refusé de céder au chantage, bien au delà des 11 députés étiquetés à « gauche » qui avaient refusé la confiance il y a 3 semaines. C’est même plus que toutes les réticences ou oppositions exprimées sur d’autres textes (ANI, retraite…) depuis le début du quinquennat de Hollande. Jamais, sous la cinquième République, autant de parlementaires ne sont entrés en dissidence avec leur propre gouvernement. La majorité obtenue n’est donc que relative (265 voix pour, 232 contre, et 67 abstentions) alors que le groupe PS a la majorité absolue dans l’assemblée (291 voix) et que 21 députés de l’UDI et du Modem se sont abstenus et 3 ont voté pour (seulement 7 ont voté contre). N’appartenant plus au gouvernement, seuls 3 députés d’Europe Ecologie ont voté pour, la majorité, 12 sur 17, faisant le choix de s’opposer clairement.
En réaffirmant sa volonté de ramener le déficit à 3 % du PIB en 2015, notamment par la diminution de 50 milliards d’euros de dépenses publiques, Manuel Valls a obligé les députés PS et d’Europe Ecologie à se positionner clairement par rapport à la majorité gouvernementale et à la politique d’austérité, renommée maintenant « sérieux budgétaire ». Face à ce vote de défiance au sein de sa propre majorité, le premier ministre essaie ainsi de dessiner la possibilité d’une nouvelle majorité. En affirmant que ce vote est un « acte fondateur » pour la deuxième partie du quinquennat, il espère désormais le soutien ou du moins la « neutralité bienveillante » de l’UDI. Fort de ce renfort centriste, il a très clairement annoncé sa volonté d’accélérer le démantèlement de notre organisation territoriale et de l’Etat. Dans la foulée, le président du groupe PS au Sénat vient de demander le report à 2016 des élections départementales et régionales.
Finis les discours essayant de nier l’orientation social-libérale, Manuel Valls assume le réformisme : « jamais un tel niveau d’engagement n’a été consenti en aussi peu de temps pour les entreprises », et se vante d’être capable de mieux faire que tous ses prédécesseurs en reprenant le discours de la droite : « nous vivons depuis 40 ans au dessus de nos moyens ». Si la possibilité d’une nouvelle majorité PS-UDI s’est dessinée à l’assemblée hier, le fait majeur est aussi que 72 députés PS, MRC, PRG, EELV, FdG, soit un peu plus d’un cinquième des députés ayant voté Hollande au second tour en 2012, se sont abstenus ou ont voté contre ce programme d’austérité des 3 années à venir.
C’est un début pour la majorité alternative à construire dans ce pays.
Martine Billard,
co-présidente du Parti de Gauche
Nous venons d’assister à un nouveau déni de démocratie.
En effet, en vertu de la procédure du semestre européen, le programme de stabilité engageant la France auprès des autorités de Bruxelles pour les années 2014 à 2017, doit être envoyé à la commission européenne le 7 mai. L’article 121 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne fait obligation au gouvernement d’organiser un débat et un vote au Parlement . Si cela a bien eu lieu à l’Assemblée nationale, Manuel Valls, faute de majorité, s’est dispensé d’organiser un vote au Sénat alors même que le programme ne peut être amendé ni rejeté, le vote n’étant que indicatif. Un rejet aurait fait trop mauvais effet.
Malgré ce tour de passe-passe, ainsi que la dramatisation et les menaces pour essayer de faire rentrer dans le rang les députés PS récalcitrants, 41 ont refusé de céder au chantage, bien au delà des 11 députés étiquetés à « gauche » qui avaient refusé la confiance il y a 3 semaines. C’est même plus que toutes les réticences ou oppositions exprimées sur d’autres textes (ANI, retraite…) depuis le début du quinquennat de Hollande. Jamais, sous la cinquième République, autant de parlementaires ne sont entrés en dissidence avec leur propre gouvernement. La majorité obtenue n’est donc que relative (265 voix pour, 232 contre, et 67 abstentions) alors que le groupe PS a la majorité absolue dans l’assemblée (291 voix) et que 21 députés de l’UDI et du Modem se sont abstenus et 3 ont voté pour (seulement 7 ont voté contre). N’appartenant plus au gouvernement, seuls 3 députés d’Europe Ecologie ont voté pour, la majorité, 12 sur 17, faisant le choix de s’opposer clairement.
En réaffirmant sa volonté de ramener le déficit à 3 % du PIB en 2015, notamment par la diminution de 50 milliards d’euros de dépenses publiques, Manuel Valls a obligé les députés PS et d’Europe Ecologie à se positionner clairement par rapport à la majorité gouvernementale et à la politique d’austérité, renommée maintenant « sérieux budgétaire ». Face à ce vote de défiance au sein de sa propre majorité, le premier ministre essaie ainsi de dessiner la possibilité d’une nouvelle majorité. En affirmant que ce vote est un « acte fondateur » pour la deuxième partie du quinquennat, il espère désormais le soutien ou du moins la « neutralité bienveillante » de l’UDI. Fort de ce renfort centriste, il a très clairement annoncé sa volonté d’accélérer le démantèlement de notre organisation territoriale et de l’Etat. Dans la foulée, le président du groupe PS au Sénat vient de demander le report à 2016 des élections départementales et régionales.
Finis les discours essayant de nier l’orientation social-libérale, Manuel Valls assume le réformisme : « jamais un tel niveau d’engagement n’a été consenti en aussi peu de temps pour les entreprises », et se vante d’être capable de mieux faire que tous ses prédécesseurs en reprenant le discours de la droite : « nous vivons depuis 40 ans au dessus de nos moyens ». Si la possibilité d’une nouvelle majorité PS-UDI s’est dessinée à l’assemblée hier, le fait majeur est aussi que 72 députés PS, MRC, PRG, EELV, FdG, soit un peu plus d’un cinquième des députés ayant voté Hollande au second tour en 2012, se sont abstenus ou ont voté contre ce programme d’austérité des 3 années à venir.
C’est un début pour la majorité alternative à construire dans ce pays.
Martine Billard,
co-présidente du Parti de Gauche
Les commentaires sont fermés.