EPIN, acteur de l'éducation ou pompe à liquidités financières?
02/07/2014
Quel scandale!
Je tiens à dire les choses le plus clairement possible pour faire progresser le débat.
Les enseignants, soucieux du devenir de l'établissement EPIN (collège , Lycée) à VITRY , ont demandé il y a un an un audit. Celui ci a mis à jour les profits considérables dégagés par les actionnaires d'EPIN. Quant aux parents ils sont, comme tous parents, légitimement inquiets pour le devenir de leurs enfants. Certains sont choqués par la "pompe de collecte financière" qui est branchée sur EPIN.
Je respecte pleinement les enfants et leurs parents. Je l'ai toujours manifesté, tant vis à vis des parents et des enfants accueillis à Epin, que vis à vis de ceux qui ont été appelés à quitter cet établissement car ils ne pouvaient continuer un parcours au sein de cet établissement si particulier.
Aucune appréciation personnelle ne doit être portée à l'égard des uns et des autres. Quand il s'agit de l'avenir de ses enfants chaque parent fait ce qu'il pense de préférable.
Ceci étant dit, ce blog n'aurait pas de sens si je ne questionnait pas et si je n'interpellais pas.
J'ai depuis longtemps expliqué que tout devait être fait pour veiller à une bonne poursuite de la scolarité des enfants concernés.
Il y a un an, alors qu'éclatait le scandale de la situation financière d'Epin, et que j'étais adjoint au maire, en charge des relations avec les collèges, j'appelais immédiatement l'inspection académique et le Rectorat pour qu'il soit veillé avec attention aux conditions d'études des jeunes. Je demandais une table ronde.
Aujourd'hui il est dit publiquement qu'une réunion de travail s'était tenue au ministère de l'éducation nationale, sans les enseignants, sans les parents d'élèves afin de faire le point sur la rentrée 2014 à EPIN.
2014 07 01 Le parisien 001.jpg
http://94.citoyens.com/2014/instutut-epin-lenquete-denonc...
Pourquoi ne pas en avoir profité pour parler complètement de l'enseignement secondaire sur notre ville?
Comment tolérer que des fonds publics puissent alimenter une société dont le commerce est de dégager des bénéfices considérables sur le dos de la mission d'éducation?
Ainsi, a l'issue d'une enquête administrative des services financiers de l'Etat, il est dit que les fonds publics seraient bien affectés aux actions subventionnées. Il est souligné que la marge de profit serait générée sur les frais de scolarité assumés par les parents.
Quel cloisonnement! L'enquête administrative repose t elle sur une comptabilité analytique suffisamment précise?
Mais comment se désintéresser des profits ostensiblement engrangés, de fait, grâce aux subventions versées par l'Etat, le conseil Régional et le Département ainsi que grâce aux rémunérations versées par l'Etat aux enseignants? Les euros versés par la puissance publique font plus qu'amorcer la "pompe".
Selon les articles, ci dessus, le contrôle administratif mis en place semble ne pas avoir à redire de la situation passée. Et bien, que le pouvoir politique clarifie la situation des acteurs de l'éducation à VITRY.
Notre ville doit bénéficier d'une intervention ciblée de l'Etat pour le service public de l'éducation gratuite et libéré d'une entreprise dopée par les profits et la finance.
Enfin, il importe que la justice, (parquet, "ministère public") soit bien saisie de tous les faits délictueux éventuellement connus et qu'elle poursuive pénalement ce qui devrait l'être. Il en va de la crédibilité de l'Etat. L'article 40 du code pénal est connu.
Une procédure administrative de contrôle ou toute transaction ne se substituera pas à une action légitime de la justice.
L'accompagnement rapproché d'une structure de 700 élèves ( 50 % collégiens et 50% Lycéens, dont une partie sont issus de Vitry ) est certainement justifié. Mais alors, quel soutien aux 8 collèges et trois lycées qui accueillent des vitriots?
Ainsi, ce feuilleton de l'été, reprend corps alors que la presse ( Le parisien du 1 er juillet 2014 page 15) publie une carte des zones, dont notre ville, où le risque d'échec scolaire est très fort: "pour la première fois, le ministère dévoile les zones à risque d'échec scolaire".
J'avais souligné en décembre dernier qu'à Vitry, la proportion des plus de 15 ans , non scolarisés, sans diplômes est de 37%contre 26 % pour le Val de marne. Seules Villeneuve le Roi (37,1%) Villeneuve Saint Georges (37,4%), ORLY (38%) Bonneuil (38,4%) ont un ratio plus dégradé en ce domaine.
Ce seul chiffre témoigne de l'exigence que nous devons exprimer auprès de l'Etat pour l'accompagnement du premier des services publics de notre République.
Le ministère de l'éducation et son cabinet doivent s'intéresser à cela au lieu de s'impliquer spectaculairement pour veiller à ce que la Société J2 M continue d'engranger des bénéfice sur le dos d'Epin et grâce à la fuite vers un établissement d'enseignement dérogatoire.
L'institut Epin, établissement qui se contente de recruter des élèves avec un bon niveau en fin de primaire et qui veille à "orienter" ceux qui feraient baisser les moyennes de l'établissement , ne peut être qualifié d'établissement de qualité. Les classements publiés régulièrement avec la complicité du ministère de l'éducation nationale sont une escroquerie dès lors qu'ils prétendent mettre en valeur "les bons établissements". Ils mesurent les taux de réussite au bac. Quel mérite d'avoir 100 % quand les élèves sont sélectionnés depuis l'entrée jusqu'à la terminale...
Se pencher sur l'avenir des élèves de l'établissement EPIN ne doit pas dispenser d'un regard objectif et large sur le territoire de notre commune et au delà si besoin. Que la rentrée se déroule bien en septembre à l'institution EPIn, c'est une annonce. Mais alors, qu'est il fait de significatif pour les autres établissements de VITRY, qui eux réalisent un travail qui se doit être en profondeur?
Dans ce contexte, le communiqué de la FCPE du Val de Marne est intéressant. Il me laisse toutefois perplexe. En effet, il entend ménager la chèvre et le choux.
Communiqué Epin FCPE 2014 07 01.pdf
En conclusion il précise: "nous demandons l'intégration progressive d'Epin dans le service public de l'Education Nationale. Les élèves actuellement à Epin pourraient rester jusqu'à la fin de leur scolarité dans l'établissement et Epin accueillerait progressivement des élèves du secteur scolaire considéré."
Qu'est ce que cela veut dire? La question de l'intégration d'Epin, dans la sectorisation des collèges de notre ville n'a pas de sens alors même que cette sectorisation des collèges de Vitry est à revoir et que les quartiers sont mal desservis avec des collèges parfois situés en périphérie des quartiers ( CHERIOUX, Jules VALLES) ou mal desservis. EPIN est dans un secteur déjà doté à quelques centaines de mettre de 3 collèges (PERIN, LAKANAL et à proximité MONOD...!). Au demeurant les locaux d'EPIN sont totalement archaïques même si un peu de verdure se trouve en son sein. Les salles sont exiguës , la cantine est trop petite les installations sportives sont réduites etc..
Simultanément un établissement comme CHERIOUX est sous utilisé. Le conseil Général et la ville ont tardé à construire un collège dans le secteur du port à LANGLAIS.
Aux pouvoirs publics de mettre en œuvre un véritable plan en faveur de l'enseignement secondaire sur notre ville.
La seule question qui devrait intéresser, c'est que le cabinet du ministre, la Rectrice, les collectivités fassent en fait le point sur les moyens mis en place dans les collèges et lycées de la ville. Ils se réunissent au chevet de la Société J2M mais ne répondent pas aux exigences de notre territoire.
Que l'Etat exerce son implication pour l'enseignement secondaire relevant complètement de l'éducation nationale. Celui qui ne ponctionne pas de l'argent avec des taux de rentabilité indécents.
Qu'un audit de la vie scolaire, des horaires et des rythmes scolaires soit effectué dans les établissements du second degré de notre ville. que le développement des activités péris scolaire gratuite et contrôlées soit coordonnées afin de faciliter la situation des collégiens. Que les personnels soient épaulés. Que les parents d'élèves soient écoutés par les instances départementales de l'éducation nationale. Que des filières d'enseignement diversifié y soient développées. Que notamment les enseignements linguistiques soient renforcés. Que le soutien scolaire soit dynamisé. Que l'Etat soutienne des dispositifs de formation conséquente des adultes. Que des classes préparatoires soient développées. Que l'enseignement supérieur public se développe sur la rive gauche de la Seine et notamment sur le site de CHERIOUX. Que le collège du Port à LANGLAIS sorte enfin de terre. Etc...
Un plan d'action pour l'enseignement public est nécessaire sur notre ville, avec les parents d'élèves et les enseignants qui œuvrent au quotidien.
Monsieur le Ministre, mettez des lunettes adaptées et venez dans notre ville rencontrer les parents et les les personnels de l'éducation. Venez passer du temps dans les établissements de la ville. Consacrez y votre temps. Ceci au lieu de vous préoccuper que la société J 2 M actionnaire d'Epin puisse toujours générer des profits inhérents au statut de cet établissement privé.
Il convient qu'une dynamique républicaine de développement de l'enseignement secondaire soit mise en œuvre tant en terme de formation que de vie scolaire. Notre ville a tant besoin d'éducation nationale.
La remise en cause de l'éducation prioritaire, la non prise en compte des exigences de formation au regard des situation sociales connues sur notre ville font que l'éducation ne joue pas le jeu et alimente de fait le fond de commerce d'Epin.
Reconnaissons qu'Epin n'est pas un acteur (loyal) du service public. Il sélectionne en fonction du niveau d'entrée. Il se démarque d'une démarche de gratuité scolaire.
Les élus et les citoyens, épris de la République et du droit à une éducation gratuite et de qualité, doivent exiger cette table ronde et des moyens adaptés pour le service public de l'enseignement secondaire dans notre ville.
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