L'école poste avancé de la "cohésions sociale" au sein de la citée
04/08/2014
Après le meutre de l'institutrice d'Albi, le temps nécessaire à une réaction, est il écoulé?
J'ai tardé à publier ces quelques lignes.
Avec internet, il ne faut pas se priver de prendre parfois du temps.
Ce meurtre intervenu il y a un mois, le 4 juillet dernier, est un évènement effroyable qui anéanti la victime, une enseignante, sa famille, ses proches et qui donne à nouveau un éclairage particulier sur l'éducation nationale.
L'auteur du meurtre et sa famille sont également dans une situation terrible à l'issue d'un parcours chaotique parsemé de troubles psychiatriques.
Après l'enterrement de la victime, et le mois passé, je souhaite faire part de quelques réflexions.
Il ne s'agit pas de déformer un événement dramatique mais d'apporter un éclairage.
J'ai été particulièrement interpellé par le fait, qu'au moment du meurtre, le jeune enfant de l'auteur du meurtre était scolarisé dans cette école depuis simplement 1 mois et demi.
L'éducation nationale ne peut tout prévoir et tout régler.
L'école est ouverte et ne doit pas s'occuper de ce qui relève de la vie privée des uns et des autres. Elle n'est pas inquisitoriale et doit respecter chacun.
Elle est par contre en première ligne.
La mission d'éducation est une tâche considérable séculaire et tout spécialement exigeante dans le souci de transmettre des compétences et des connaissances de plus en plus développées au sein d'une société qui accélère son développement.
L'engagement des enseignants est considérable afin d'être attentif à une classe et à chaque élève dont les attentes et les capacités sont parfois diversifiées.
L'enseignement exige une attention particulièrement soutenue en ce 21ème siècle.
Dans ce contexte, les enseignants sont en première ligne des nombreuses situations et difficultés vécues au quotidien par les jeunes et leurs familles.
Les enseignants eux même, confrontés aux difficultés de l'existence, s'impliquent au quotidien dans un travail exigeant...
Ils sont souvent obligés de garder une distance pour se concentrer sur le travail d'enseignement. Malgré cela nombreux s'impliquent au mieux de leurs aptitudes et de leur volonté.
L'éducation nationale est en première ligne dans le réseau des services public, bras de l'action solidaire.
Il convient bien de dire que les enseignants ne peuvent tout voir, tout prévoir et intervenir sur tout. L'éducation nationale est par contre en première position.
Est posée clairement la question des dispositifs publics dont ceux de l'éducation nationale pour accompagner et orienter les familles.
C'est pour cela que d'aucuns soulignent le rôle que pourraient jouer les assistants sociaux, les infirmiers , les médecins scolaires ainsi que les réseaux d'aide et de soutiens ( les RASED démantelés). Tous ces emplois ont été dépecés au cours des décennies.
Il ne s'agit pas que l'éducation nationale s'occupe de tout. Mais, par contre celle ci est confrontée à des situations multiples.
Les enseignants doivent pouvoir passer la main pour être soutenus et protégés.
Dans notre société, où l'école est obligatoire et où la scolarisation se développe y compris avant 3 ans, l'éducation est bien un poste avancée d'observation et de première action. Il faut que celle ci dispose de réseaux d'intervention et d'orientation dans le souci de la liberté de chacun mais aussi de prévention et d'action.
Les écoles et les établissements du second degré savent accueillir en cours d'année des enfants aux parcours de mobilité parfois classiques parfois exceptionnelles. Les travailleurs sociaux (assistants sociaux, éducateurs issus des différentes institutions publiques) ne devraient ils pas être disponibles pour faire des point rapides afin de mesurer les difficultés rencontrées et orienter si possible vers des dispositifs accompagnements.
L'éducation nationale est un poste avancé stratégique de notre société en contact quotidien avec
- Des familles en errance
- des familles qui ont besoin d'un appui ponctuel ou permanent
- des enfants mal traités
Ce ne peuvent être les enseignants qui assurent le règlement de telles situations.
Par contre l'éducation nationale doit bénéficier d'un appui adapté pour saisir les réseaux et liens nécessaires.
Cela ne devait il pas être le cas pour un jeune enfant scolarisé depuis 1 mois et demi, en fin d'année, et récemment arrivé, accompagné par un adulte confronté à des problèmes grave de santé?
Il ne s'agit pas de tout contrôler et de tout prévoir. Il s'agit également de garder une distance qui préserve la liberté. Mais cette distance, les enseignants et les travailleurs sociaux savent respecter cela.
Par contre ils doivent disposer d'un appui de réseaux tellement indispensables.
Cela est vrai pour l'enseignement primaire mais également secondaire.
Combien serait efficace, l'effort que l'Etat pourrait dégager dans ce domaine pour un soutien à l'Education nationale dans sa position de "1er contact", de "première ligne" !
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