La Grèce et l'Europe
16/07/2015
Voici une note de libre expression de Jean HUBERT.
Il développe une analyse intéressante.
Il nous invite à faire comprendre que la situation de ces derniers jours, au delà de son coté dramatique, révèle encore mieux la vraie nature de l'Europe...
"Coup de gueule:
Que penser de l’accord arraché par l’Euro group pour le maintien de la Grèce dans l’Europe ?
Faut-il s’en réjouir, comme nous y invite notre Président, satisfait d’avoir maintenu l’intégrité de l’Union Européenne (pour combien de temps ?) ou y voir comme l’écrit Politis « un coup d’état de la finance » ?
De cette lamentable situation, il en ressort quelques vérités qui ne font pas honneur à l’Europe :
Cet accord, qui n’est qu’un prologue à la poursuite des négociations, est non seulement humiliant pour les grecs mais conduira, plus à un dépeçage des richesses de la Grèce par les investisseurs privés et les créanciers, qu’à leur redéploiement pour le développement de l’économie grecque.
Les eurocrates, foncièrement néolibéraux, n’ont qu’un objectif, enlever aux peuples la moindre parcelle de pouvoir, vider la démocratie de son sens, en faire une espèce de « canada dry » qui en a seulement l’apparence… Faire comprendre aux peuples qu’il n’y a qu’une vérité la leur, l’économie aussi a ses intégristes !
Les peuples européens viennent d’en prendre conscience, ce qui va accentuer le décalage entre eux et leurs élites dirigeantes.
Voici crée une situation qui va conduire l’Europe vers beaucoup de désastres :
- Pour les grecs d’abord, qui vont subir et l’humiliation et une cure d’austérité inhumaine qui ne leur garantit même pas de s’en sortir.
- Pour les peuples européens, à qui il avait été promis une Europe solidaire, et qui constatent horrifiés que les plus forts imposent et, s’en ménagement, leur loi aux plus faibles. Il ne faudra pas s’étonner de voir les partis d’extrême droite européens en tirer profit, ce qui constitue une menace pour l’avenir.
- Pour l’Allemagne ou la morgue et l’intransigeance de la chancelière et de son ministre des finances, ont détruit l’image de leur pays, en ranimant les sentiments anti-allemands de l’après-guerre, en donnant l’impression d’assister à une revanche de l’Allemagne suite aux deux guerres perdues. Les médias allemands en ont pris conscience, l'hebdomadaire Der Spiegel sur son site internet accuse : «En un week-end, le gouvernement allemand a détruit plusieurs décennies de diplomatie», déplorant un «catalogue des horreurs» destiné à «humilier la Grèce».
Beaucoup d’espoirs de citoyens européens s’étaient portés sur la position grecque qu’ils vivaient presque par procuration, en espérant que A. Tsipras fasse plier tous ces eurocrates, aussi aujourd’hui, grande est la désillusion et nous pouvons nous attendre de voir apparaitre les critiques le concernant.
J’espère ne pas entendre de jugements le concernant venant de ma famille de gauche. Il est toujours facile de refaire l’histoire. C’est aux seuls grecs de le juger et, il me semble qu’aujourd’hui ils lui sont grés de s’être battu, il a certes perdu mais, au moins, il a essayé. Bravo !
L’Histoire retiendra qu’il a révélé la vraie nature de l’Union européenne. Une page se tourne …"
J. HUBERT Le 15/07/2015
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