Pour battre toutes les droites et l'extrème droite, il faut faire Front de Gauche....face à un gouvernement de renoncements
04/12/2015
Pour vous donner matière à débat, ci dessous intervention de François Cocq, parti de Gauche
Intervention de François Cocq
candidat présenté par le Parti de Gauche sur la liste Nos Vies D’abord 94
meeting de Champigny-sur-Marne
23 novembre 2015
candidat présenté par le Parti de Gauche sur la liste Nos Vies D’abord 94
meeting de Champigny-sur-Marne
23 novembre 2015
Chers camarades,
Qu’il est bon de se retrouver…Et de se tenir chaud, ce soir encore, après l’attaque qui a frappé en fin d’après-midi nos amis tunisiens au cœur même de Tunis. Avant d’aller plus loin je veux dire que par delà cette Méditerranée qui nous lie, nous pensons d’abord à eux ce soir comme je sais qu’ils ont aussi été avec nous par le cœur depuis une dizaine de jours.
Depuis vendredi dernier, nous avons toutes et tous éprouvé ce besoin de proximité. Avec nos proches, famille ou amis, avec nos camarades, nos voisins, et bien plus largement tous ces autres qui sont une part de nous même car ils sont tout à la fois membres de l’humanité mais aussi parce qu’en chacun d’eux, en chacun de nous, c’est l’Humanité toute entière qui resplendit.
Oui mes amis, mes camarades, ces derniers jours, notre peuple a encore fait la démonstration qu’il est une grande Nation !
Oh pas la nation ethnique ou religieuse dont certains voudraient faire une identité pour nous diviser.
Non. Nous sommes une grande Nation parce que ce peuple, c’est un corps politique qui face à l’adversité assume fièrement que sa matrice, c’est la liberté, l’égalité et la fraternité, et que cette matrice nous rend indivisible.
Notre réponse est à la hauteur de l’attaque des assassins : vous ne nous diviserez pas ! Jamais !
Vous les fascistes totalitaires qui voulez trier les musulmans entre eux comme en Irak ou en Syrie, Vous qui voulez trier les peuples arabes entre eux avec vos attentats chez notre peuple frère tunisien,
Vous qui voulez trier les religions entre elles comme au Mali ou par vos carnages au Liban,
Vous qui voulez trier par la terreur entre ceux que vous soumettez et ceux qui vous résistent comme en Turquie,
Vous voulez instiller ici le venin de la division et exporter la guerre civile ? Vous n’y arriverez pas ! La laïcité est la règle d’organisation de la société dont nous sommes fiers, celle qui dans la sphère publique refuse de distinguer entre celui qui croit et celui qui ne croit pas. Nous vous aurons demain plus de bienveillance, plus de respect, plus d’amour encore pour celui qui n’est pas moi mais qui n’est pas non plus autre car en République ce n’est pas la couleur de la peau, l’ethnie ou la religion qui caractérise chacun d’entre nous, c’est l’appartenance à un même corps politique commun.
Voilà notre réponse ! Mais ne vous croyez pas à l’abri pour autant. Il faut que cesse le temps de l’hypocrisie des politiques mercantiles qui font fermer les yeux sur la responsabilité effective des régimes d’Arabie Saoudite, du Qatar, de Turquie au nom de cette règle absurde qui fait prévaloir les intérêts commerciaux sur tous les autres. L’argent n’a peut-être pas d’odeur mais il a désormais une couleur : celle du sang.
Bien sûr, il faut aussi garantir plus de sécurité. Mais plus encore que cela : plus de sûreté. Entendez-moi : la sûreté est le mot défini dans la déclaration de 1789 comme un "droits inaliénable et sacré". Elle comprend un double devoir de l'Etat à l'égard des citoyennes et des citoyens :
- les protéger dans leurs relations entre eux, par la prévention et par la mise en œuvre d'enquêtes pour rechercher les auteurs et les juger, ce qu'on peut appeler la sécurité,
- mais aussi les protéger contre l'arbitraire des pouvoirs et garantir l'Etat de droit. Le pouvoir doit arrêter le pouvoir par la reconnaissance de contre-pouvoirs.
Or depuis le 13 novembre que voit-on ? La proclamation pour 12 jours de l’état d’urgence dans la foulée des attaques. Soit. Même si je note que les interventions comme celle de Saint-Denis par exemple se sont faites sous le régime du droit commun et ne nécessitent donc pas l’état d’urgence. Mais depuis ? La sûreté se réduit à la sécurité. L’état d’urgence a été prorogé de trois mois. Et surtout la loi a été modifiée. Ainsi, pour les assignations à résidence, on passe de l'activité qui porterait atteinte à l’ordre public au « comportement », notion confuse s’il en est.
Par ailleurs, la dissolution d’associations ou de groupements pourra désormais être prononcée dans le cadre de l'état d’urgence en utilisant un critère cousu main : la participation « à la commission d'actes portant une atteinte grave à l'ordre public ou dont les activités facilitent cette commission ou y incitent». Nombre d’associations, notamment celles qui sont à la tête des luttes de résistance aux grands projets inutiles et imposés, mais demain aussi des syndicats, pourraient avec un pouvoir malveillant entrer dans cette définition.
C’est pour cela que l’état d’urgence doit rester un état d’exception qui ne saurait être permanentisé. La volonté de François Hollande de constitutionnaliser celui-ci définira de fait dans quelques semaines de nouvelles frontières dans le champ démocratique et chez les progressistes. Quelles que soient les différences d’appréciation que nous avons pu avoir ces derniers jours sur le sujet, je ne doute pas un seul instant qu’avec l’ensemble de mes camarades du Front de Gauche nous refuserons cette fuite en avant !
L’offensive idéologique de François Hollande et de son gouvernement sont un ralliement sans condition aux mesures proposées par la droite et son extrême et changent la nature de la société dans laquelle nous vivons.
Jugez plutôt. François Hollande propose comme le FN avant lui la déchéance de nationalité pour les binationaux nés en France. Cette proposition est inefficace, absurde, et de toute façon contraire à la Convention européenne des droits de l’homme. Pourquoi l’annoncer alors ? Pour envoyer un message en utilisant un symbole. Mais quel symbole ! En liant la lutte contre le terrorisme à la question de la nationalité, François Hollande enfonce à la fois un coin dans le droit du sol et instille l’idée de Brice Hortefeux d’un « ennemi de l’intérieur ».
La proposition d’armer les polices municipales avec le concours de l’Etat ne vaut pas mieux et ne répond en rien à la situation. A Champigny, nous avons fait le choix républicain de demander à l’Etat d’assumer ses missions régaliennes et de maintenir des effectifs suffisants pour assurer la sécurité sur l’ensemble de notre territoire. Monsieur le Maire se démène tous les jours pour obtenir le renforcement des effectifs au Bois l’Abbé mais aussi pour la réouverture du commissariat avenue de la République. Mais non. François Hollande préfère lui apporter le concours de l’Etat pour la mise en place de polices municipales. Et, le fou, il veut aussi les armer ! Autrement dit changer leurs missions et leur faire assumer des missions qui relèvent de la police nationale. Il propose aussi déjà de modifier le principe de la légitime défense et d’autoriser les policiers à conserver leur arme de service. Cela vaut-il aussi pour les policiers municipaux ? Armera-t-on demain les vigiles qui récupèrent le magot en bout de chaîne comme c’est déjà le cas dans la ville voisine d’Alfortville où dès le 16 novembre le sénateur-maire socialiste Carvounas embauchait une sécurité privée?
Ça suffit ! Nous étions bien contents d’apprendre le 16 novembre dernier, que le « pacte de sécurité » n’était pas astreint au pacte de stabilité qui sert depuis 3 ans à justifier toutes les politiques d’austérité. Et bien chiche alors ! Lançons un pacte de sécurité. Mais faisons de ce pacte de sécurité un pacte de sûreté républicaine. Donnons à la police, à la gendarmerie, à la défense, tous les moyens qui ont été rognés depuis Sarkozy et ensuite sous Hollande. Mais donnons aussi les moyens d’agir aux enseignants pour faire du savoir, de la culture et de l’émancipation les meilleurs remparts contre la radicalisation, donnons les moyens aux personnels de santé, qui méritent mieux qu’une vulgaire prime au mérite, la reconnaissance de la Nation pour leur dévouement à l’intérêt général et la reconnaissance de leur professionnalisme, ce qui est incompatible avec la lamentable réorganisation comptable dont est victime l’AP-HP et dont les nouvelles mesures sont tombées par décret …le 18 novembre ! Donnons les moyens à pôle-emploi de travailler avec les demandeurs d’emploi pour construire avec eux et dans la dignité un parcours de vie. Oui au pacte de sécurité si c’est celui du service public !
Les élections régionales du 6 décembre arrivent finalement à point nommé pour mettre en débat ces grands enjeux qui n’auraient pu sinon être discutés, le Président préférant l’entre-soi parlementaire au dialogue avec le peuple. Oh, je ne me cache pas que tout est fait pour anesthésier le débat. Et c’est vrai, tenir des élections sous état d’urgence est une difficulté. Mais enfin ne nous y trompons pas : le problème, ce n’est pas les élections, c’est l’état d’urgence maintenu ! Et quel message aurait été envoyé si le premier geste après les attaques du 13 novembre avait été de céder sur l’objet de nos pratiques démocratiques ? A qui aurait profité le report ? J’entends encore Claude Bartolone, le chef de file du PS en Île-de-France, proposer au lendemain des attentats un gouvernement de grande coalition regroupant la gauche et la droite. Que n’auraient-ils faits, ces apprentis sorciers, si les élections avaient été repoussées ? Ils auraient ajouté l’effondrement idéologique à l’effondrement démocratique.
D’ailleurs, il en est un qui ne rate jamais une occasion de se taire : Emmanuel Macron en a remis une couche ce dimanche. Il a déclaré que « la société française a une part de responsabilité » dans ce qui est arrivé, mettant en cause les « fermetures de notre économie ». Indécent et cynique, il monte sur des cadavres pour faire le service-après vente de ses lois de libéralisation et d’atomisation sociale. A ce stade, ce ne sont plus des macronnades, ce sont des macronneries !
Quand je pense qu’on doit en grande partie le fait de subir ce pauvre Macron à Julien Dray, le parachuté du PS tête de liste dans le Val-de-Marne. Comment vous ne le savez pas ? C’est lui, l’habitué du Château, qui a recommandé Macron au Président. C’est lui qui a soufflé à François Hollande de pousser Macron en pleine lumière et en responsabilité. Merci à toi Julien Dray, cela ne fait que rajouter à la longue liste de ton passif.
Bien sûr, la droite n’est jamais loin pour proférer une ineptie dans ce contexte. Voyez Pécresse qui hier encore faisait le lien entre le terrorisme et le fait de sauter par –dessus la barrière dans le métro ou le RER. Vous vous souvenez tous de cette photo où le jeune et fringant Chirac sautait par-dessus une telle barrière. Pour un peu, elle nous le repeindrait en terroriste ! Décidément, à droite, ils sont plus à l’aise dans l’entre-soi que dans le monde réel. C’est sans doute pour ça qu’ils ont fait une liste composée quasi exclusivement d’élus : 23/25 ! 8 maires ! Ce n’est plus une liste des régionales, c’est un sénat local !
Remarquez, si la droite a la palme de la liste des cumulards, le FN l’emporte dans celle des magouilleurs. Wallerand de Saint-Just son tête de liste a été mis en examen fin septembre pour recel d’abus de biens sociaux, détournement d’argent public quoi, Axel Lousteau, N°3 dans le 92 est lui aussi mis en examen. Ailleurs ce sont les amis, les assistants parlementaires, ou la famille, qu’ils veulent faire élire, le népotisme étant la marque de fabrique du FN. Sans compter les parachutages fielleux comme celui de Dominique Bourse-Provence qui s’est d’un coup souvenu de l’existence du Val-de-Marne pour espérer venir y chaparder un siège.
Mais le pire, c’est quand ils ouvrent la bouche : vous avez entendu cette idée lamentable de Wallerand de Saint-Just de mettre Saint-Denis sous tutelle. Voilà la démocratie made in FN : comme ils ne supportent ni les politiques choisies par les habitants, ni les habitants eux-mêmes, ils proposent de transférer la souveraineté en plaçant la ville sous-tutelle de l’état. Méfions-nous, parce qu’à Champigny, avec notre culture de démarches d’implication citoyenne et de vivre-ensemble, ils risquent de ne pas aimer et vont vouloir nous faire taire. Mais qu’ils y viennent !
Enfin imaginez quand même si tout cet arsenal sécuritaire tombait dans les mains de la droite ou de l’extrême-droite à l’occasion d’un basculement législatif ? Déjà que ceux qui sont au pouvoir s’en servent pour museler les mobilisations citoyennes lors de la COP 21 ou impressionner les salariés en lutte d’Air France, cela devrait nous faire réfléchir…
Le 6 décembre, nous aurons à nous prononcer sur de grandes questions qui se posent à notre pays. Nous sommes donc à l’orée de prendre de grandes orientations. Et puisque François Hollande veut modifier la constitution dans les cénacles parlementaires, nous devons nous saisir de l’occasion des régionales pour en saisir le peuple faire entendre notre voix. Notre voix est la vôtre. Votre voix est la nôtre. Soyons exigeants, soyons ambitieux, soyons les dépositaires de l’humanisme radical, celles et ceux qui apportent des réponses concrètes et raisonnées sans rien lâcher sur nos principes républicains.
C’est pour cela qu’avec Pierre Laurent et en toutes circonstances, nous disons : Nos Vies d’Abord !
Qu’il est bon de se retrouver…Et de se tenir chaud, ce soir encore, après l’attaque qui a frappé en fin d’après-midi nos amis tunisiens au cœur même de Tunis. Avant d’aller plus loin je veux dire que par delà cette Méditerranée qui nous lie, nous pensons d’abord à eux ce soir comme je sais qu’ils ont aussi été avec nous par le cœur depuis une dizaine de jours.
Depuis vendredi dernier, nous avons toutes et tous éprouvé ce besoin de proximité. Avec nos proches, famille ou amis, avec nos camarades, nos voisins, et bien plus largement tous ces autres qui sont une part de nous même car ils sont tout à la fois membres de l’humanité mais aussi parce qu’en chacun d’eux, en chacun de nous, c’est l’Humanité toute entière qui resplendit.
Oui mes amis, mes camarades, ces derniers jours, notre peuple a encore fait la démonstration qu’il est une grande Nation !
Oh pas la nation ethnique ou religieuse dont certains voudraient faire une identité pour nous diviser.
Non. Nous sommes une grande Nation parce que ce peuple, c’est un corps politique qui face à l’adversité assume fièrement que sa matrice, c’est la liberté, l’égalité et la fraternité, et que cette matrice nous rend indivisible.
Notre réponse est à la hauteur de l’attaque des assassins : vous ne nous diviserez pas ! Jamais !
Vous les fascistes totalitaires qui voulez trier les musulmans entre eux comme en Irak ou en Syrie, Vous qui voulez trier les peuples arabes entre eux avec vos attentats chez notre peuple frère tunisien,
Vous qui voulez trier les religions entre elles comme au Mali ou par vos carnages au Liban,
Vous qui voulez trier par la terreur entre ceux que vous soumettez et ceux qui vous résistent comme en Turquie,
Vous voulez instiller ici le venin de la division et exporter la guerre civile ? Vous n’y arriverez pas ! La laïcité est la règle d’organisation de la société dont nous sommes fiers, celle qui dans la sphère publique refuse de distinguer entre celui qui croit et celui qui ne croit pas. Nous vous aurons demain plus de bienveillance, plus de respect, plus d’amour encore pour celui qui n’est pas moi mais qui n’est pas non plus autre car en République ce n’est pas la couleur de la peau, l’ethnie ou la religion qui caractérise chacun d’entre nous, c’est l’appartenance à un même corps politique commun.
Voilà notre réponse ! Mais ne vous croyez pas à l’abri pour autant. Il faut que cesse le temps de l’hypocrisie des politiques mercantiles qui font fermer les yeux sur la responsabilité effective des régimes d’Arabie Saoudite, du Qatar, de Turquie au nom de cette règle absurde qui fait prévaloir les intérêts commerciaux sur tous les autres. L’argent n’a peut-être pas d’odeur mais il a désormais une couleur : celle du sang.
Bien sûr, il faut aussi garantir plus de sécurité. Mais plus encore que cela : plus de sûreté. Entendez-moi : la sûreté est le mot défini dans la déclaration de 1789 comme un "droits inaliénable et sacré". Elle comprend un double devoir de l'Etat à l'égard des citoyennes et des citoyens :
- les protéger dans leurs relations entre eux, par la prévention et par la mise en œuvre d'enquêtes pour rechercher les auteurs et les juger, ce qu'on peut appeler la sécurité,
- mais aussi les protéger contre l'arbitraire des pouvoirs et garantir l'Etat de droit. Le pouvoir doit arrêter le pouvoir par la reconnaissance de contre-pouvoirs.
Or depuis le 13 novembre que voit-on ? La proclamation pour 12 jours de l’état d’urgence dans la foulée des attaques. Soit. Même si je note que les interventions comme celle de Saint-Denis par exemple se sont faites sous le régime du droit commun et ne nécessitent donc pas l’état d’urgence. Mais depuis ? La sûreté se réduit à la sécurité. L’état d’urgence a été prorogé de trois mois. Et surtout la loi a été modifiée. Ainsi, pour les assignations à résidence, on passe de l'activité qui porterait atteinte à l’ordre public au « comportement », notion confuse s’il en est.
Par ailleurs, la dissolution d’associations ou de groupements pourra désormais être prononcée dans le cadre de l'état d’urgence en utilisant un critère cousu main : la participation « à la commission d'actes portant une atteinte grave à l'ordre public ou dont les activités facilitent cette commission ou y incitent». Nombre d’associations, notamment celles qui sont à la tête des luttes de résistance aux grands projets inutiles et imposés, mais demain aussi des syndicats, pourraient avec un pouvoir malveillant entrer dans cette définition.
C’est pour cela que l’état d’urgence doit rester un état d’exception qui ne saurait être permanentisé. La volonté de François Hollande de constitutionnaliser celui-ci définira de fait dans quelques semaines de nouvelles frontières dans le champ démocratique et chez les progressistes. Quelles que soient les différences d’appréciation que nous avons pu avoir ces derniers jours sur le sujet, je ne doute pas un seul instant qu’avec l’ensemble de mes camarades du Front de Gauche nous refuserons cette fuite en avant !
L’offensive idéologique de François Hollande et de son gouvernement sont un ralliement sans condition aux mesures proposées par la droite et son extrême et changent la nature de la société dans laquelle nous vivons.
Jugez plutôt. François Hollande propose comme le FN avant lui la déchéance de nationalité pour les binationaux nés en France. Cette proposition est inefficace, absurde, et de toute façon contraire à la Convention européenne des droits de l’homme. Pourquoi l’annoncer alors ? Pour envoyer un message en utilisant un symbole. Mais quel symbole ! En liant la lutte contre le terrorisme à la question de la nationalité, François Hollande enfonce à la fois un coin dans le droit du sol et instille l’idée de Brice Hortefeux d’un « ennemi de l’intérieur ».
La proposition d’armer les polices municipales avec le concours de l’Etat ne vaut pas mieux et ne répond en rien à la situation. A Champigny, nous avons fait le choix républicain de demander à l’Etat d’assumer ses missions régaliennes et de maintenir des effectifs suffisants pour assurer la sécurité sur l’ensemble de notre territoire. Monsieur le Maire se démène tous les jours pour obtenir le renforcement des effectifs au Bois l’Abbé mais aussi pour la réouverture du commissariat avenue de la République. Mais non. François Hollande préfère lui apporter le concours de l’Etat pour la mise en place de polices municipales. Et, le fou, il veut aussi les armer ! Autrement dit changer leurs missions et leur faire assumer des missions qui relèvent de la police nationale. Il propose aussi déjà de modifier le principe de la légitime défense et d’autoriser les policiers à conserver leur arme de service. Cela vaut-il aussi pour les policiers municipaux ? Armera-t-on demain les vigiles qui récupèrent le magot en bout de chaîne comme c’est déjà le cas dans la ville voisine d’Alfortville où dès le 16 novembre le sénateur-maire socialiste Carvounas embauchait une sécurité privée?
Ça suffit ! Nous étions bien contents d’apprendre le 16 novembre dernier, que le « pacte de sécurité » n’était pas astreint au pacte de stabilité qui sert depuis 3 ans à justifier toutes les politiques d’austérité. Et bien chiche alors ! Lançons un pacte de sécurité. Mais faisons de ce pacte de sécurité un pacte de sûreté républicaine. Donnons à la police, à la gendarmerie, à la défense, tous les moyens qui ont été rognés depuis Sarkozy et ensuite sous Hollande. Mais donnons aussi les moyens d’agir aux enseignants pour faire du savoir, de la culture et de l’émancipation les meilleurs remparts contre la radicalisation, donnons les moyens aux personnels de santé, qui méritent mieux qu’une vulgaire prime au mérite, la reconnaissance de la Nation pour leur dévouement à l’intérêt général et la reconnaissance de leur professionnalisme, ce qui est incompatible avec la lamentable réorganisation comptable dont est victime l’AP-HP et dont les nouvelles mesures sont tombées par décret …le 18 novembre ! Donnons les moyens à pôle-emploi de travailler avec les demandeurs d’emploi pour construire avec eux et dans la dignité un parcours de vie. Oui au pacte de sécurité si c’est celui du service public !
Les élections régionales du 6 décembre arrivent finalement à point nommé pour mettre en débat ces grands enjeux qui n’auraient pu sinon être discutés, le Président préférant l’entre-soi parlementaire au dialogue avec le peuple. Oh, je ne me cache pas que tout est fait pour anesthésier le débat. Et c’est vrai, tenir des élections sous état d’urgence est une difficulté. Mais enfin ne nous y trompons pas : le problème, ce n’est pas les élections, c’est l’état d’urgence maintenu ! Et quel message aurait été envoyé si le premier geste après les attaques du 13 novembre avait été de céder sur l’objet de nos pratiques démocratiques ? A qui aurait profité le report ? J’entends encore Claude Bartolone, le chef de file du PS en Île-de-France, proposer au lendemain des attentats un gouvernement de grande coalition regroupant la gauche et la droite. Que n’auraient-ils faits, ces apprentis sorciers, si les élections avaient été repoussées ? Ils auraient ajouté l’effondrement idéologique à l’effondrement démocratique.
D’ailleurs, il en est un qui ne rate jamais une occasion de se taire : Emmanuel Macron en a remis une couche ce dimanche. Il a déclaré que « la société française a une part de responsabilité » dans ce qui est arrivé, mettant en cause les « fermetures de notre économie ». Indécent et cynique, il monte sur des cadavres pour faire le service-après vente de ses lois de libéralisation et d’atomisation sociale. A ce stade, ce ne sont plus des macronnades, ce sont des macronneries !
Quand je pense qu’on doit en grande partie le fait de subir ce pauvre Macron à Julien Dray, le parachuté du PS tête de liste dans le Val-de-Marne. Comment vous ne le savez pas ? C’est lui, l’habitué du Château, qui a recommandé Macron au Président. C’est lui qui a soufflé à François Hollande de pousser Macron en pleine lumière et en responsabilité. Merci à toi Julien Dray, cela ne fait que rajouter à la longue liste de ton passif.
Bien sûr, la droite n’est jamais loin pour proférer une ineptie dans ce contexte. Voyez Pécresse qui hier encore faisait le lien entre le terrorisme et le fait de sauter par –dessus la barrière dans le métro ou le RER. Vous vous souvenez tous de cette photo où le jeune et fringant Chirac sautait par-dessus une telle barrière. Pour un peu, elle nous le repeindrait en terroriste ! Décidément, à droite, ils sont plus à l’aise dans l’entre-soi que dans le monde réel. C’est sans doute pour ça qu’ils ont fait une liste composée quasi exclusivement d’élus : 23/25 ! 8 maires ! Ce n’est plus une liste des régionales, c’est un sénat local !
Remarquez, si la droite a la palme de la liste des cumulards, le FN l’emporte dans celle des magouilleurs. Wallerand de Saint-Just son tête de liste a été mis en examen fin septembre pour recel d’abus de biens sociaux, détournement d’argent public quoi, Axel Lousteau, N°3 dans le 92 est lui aussi mis en examen. Ailleurs ce sont les amis, les assistants parlementaires, ou la famille, qu’ils veulent faire élire, le népotisme étant la marque de fabrique du FN. Sans compter les parachutages fielleux comme celui de Dominique Bourse-Provence qui s’est d’un coup souvenu de l’existence du Val-de-Marne pour espérer venir y chaparder un siège.
Mais le pire, c’est quand ils ouvrent la bouche : vous avez entendu cette idée lamentable de Wallerand de Saint-Just de mettre Saint-Denis sous tutelle. Voilà la démocratie made in FN : comme ils ne supportent ni les politiques choisies par les habitants, ni les habitants eux-mêmes, ils proposent de transférer la souveraineté en plaçant la ville sous-tutelle de l’état. Méfions-nous, parce qu’à Champigny, avec notre culture de démarches d’implication citoyenne et de vivre-ensemble, ils risquent de ne pas aimer et vont vouloir nous faire taire. Mais qu’ils y viennent !
Enfin imaginez quand même si tout cet arsenal sécuritaire tombait dans les mains de la droite ou de l’extrême-droite à l’occasion d’un basculement législatif ? Déjà que ceux qui sont au pouvoir s’en servent pour museler les mobilisations citoyennes lors de la COP 21 ou impressionner les salariés en lutte d’Air France, cela devrait nous faire réfléchir…
Le 6 décembre, nous aurons à nous prononcer sur de grandes questions qui se posent à notre pays. Nous sommes donc à l’orée de prendre de grandes orientations. Et puisque François Hollande veut modifier la constitution dans les cénacles parlementaires, nous devons nous saisir de l’occasion des régionales pour en saisir le peuple faire entendre notre voix. Notre voix est la vôtre. Votre voix est la nôtre. Soyons exigeants, soyons ambitieux, soyons les dépositaires de l’humanisme radical, celles et ceux qui apportent des réponses concrètes et raisonnées sans rien lâcher sur nos principes républicains.
C’est pour cela qu’avec Pierre Laurent et en toutes circonstances, nous disons : Nos Vies d’Abord !
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