Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

19/07/2011

De l’hébergement d’urgence à l’accès au logement « pérenne », une autre politique est nécessaire, en urgence !

L'actualité me conduit à publier cette note de réflexion sur la question de l'hébergement et du logement. Elle n'est pas exhaustive mais elle me parait utile et d'actualité.


Une remise en cause du simple hébergement d’urgence.

La remise en cause par l’Etat de l’hébergement d’urgence des familles en rupture de logement  est évoquée par le président du conseil général du Val de Marne (1) (6) D’ors et déjà les associations qui œuvrent pour l’hébergement d’urgence critiquent une baisse des moyens mis en œuvre dans ce domaine.

Les présidents des conseils généraux de Seine Saint Denis et du Val de Marne le Maire de PARIS ainsi que le président du Conseil Régional ont présenté un « manifeste pour une autre politique d’hébergement des sans abris » (2). Ce document a été validé par  les responsables d’associations de lutte contre l’exclusion.

Cette situation conduit « des associations d’aide aux sans abri, faute de moyens », à orienter « des familles en grandes difficultés vers les urgences » hospitalières. (3).

Le Parisien du 29 Juin fait dire au professeur Bruno RIOU, patron des urgences à l’hôpital de la Salpétrière à PARIS) que la situation actuelle est un « retour au Moyen Age » (3).

Le Parisien, du même jour, évoque une croissance du nombre de personnes hébergées par le SAMU social de PARIS. (14 400 en 1999 et 21 500 en 2010). C’est le nombre de familles qui a le plus augmenté (de 1 800 à 11 200).

 

Le financement paritaire des logements pérennes est dévoyé :

Le journal « Le Monde » (4) a, quant à lui, évoqué les projets gouvernementaux de prendre à son compte l’argent gérés par les partenaires sociaux  qui assument la responsabilité des fonds antérieurement appelés « 1% logement » et maintenant dénommés « Action logement ».

Déjà depuis 2008 le gouvernement a imposé à « Action logement » un prélèvement annuel de 850 millions d’Euros en faveur de l’Agence Nationale de Rénovation Urbaine (ANRU) chargée de remodeler des banlieues et en faveur de l’Agence Nationale de l’Amélioration de l’Habitat  (ANAH) qui contribue à l’amélioration de l’habitat privé.

En réalité, l’Etat a ponctionné ces financements pour masquer son impuissance volontaire.

 

Les associations humanitaires d’entraide et de solidarité active sont sous pression.

Elles agissent au quotidien mais s’épuisent face à des enjeux. Elles travaillent au quotidien et oeuvrent pour une insertion globales des publics concernés. Mais avant tout, disposer d’un toit est bien souvent un préalable (5).

 

L’Etat, en réalité, se désengage et fuit ses responsabilités en terme de financement du logement social.

Il n’applique pas avec fermeté l’ensemble des dispositions de la loi SRU qui montre par ailleurs ses limites car nombreuses sont les communes qui préfèrent payer plutôt que d’assumer leur responsabilité républicaine d’accueillir des logements sociaux sur leur territoire.

 

 

L’Etat, la puissance publique et le pouvoir politique doivent assumer pleinement cette problématique liée à l’aménagement du territoire, au développement économique spatialement équilibré ainsi qu’à l’organisation de l’espace…. sur notre planète également.

Après les tensions, en matière de logement, des années d’après guerre puis du milieu des années soixante nous sommes à nouveau dans un contexte dramatique.


Notre pays a été marqué par les phénomènes d’exode rural accentués par le développement d’emplois concentrés grandement dans la région francilienne.

Avec la mondialisation des économies et l’accélération des vitesses de déplacement, les phénomènes migratoires se sont accéléré et amplifiées.

Au-delà de cette problématique rappelée, des phénomènes démographiques structurels bien identifiés ont amplifié la nécessité de construire des logements.

  • L’allongement de la durée de vie est une donnée fondamentale,
  • Le développement des familles « monoparentales » est également un paramètre
  • Il en va de même avec la légitime aspiration d’être logé dans des conditions d’espace décent

 

Ce sont bien les exigences d’une planification et d’un aménagement du territoire qui sont à l’ordre du jour pour que le droit au logement soit une réalité et non un slogan.

Au demeurant les efforts pour combler les déficits de logements sont créateurs d’emplois pleinement localisés sur notre territoire. Ils contribuent à un développement équilibré du pays.

Enfin, quand ces dispositifs intègrent par ailleurs les données environnementales, ce sont à terme les factures payées par chacun qui se trouvent maîtrisées.

Dans ce domaine également, une planification sociale et écologique serait facteur de progrès économique et social !

Seuls des efforts conséquents de construction de logements sociaux, combinés avec une action volontaire pour un développement des territoires, permettra de relevé ce défit du logement pour tous.

 

Pour mémoire le 16ème rapport annuel de la « Fondation Abbé Pierre pour le logement des défavorisés » publié en janvier 2011,

recense :

1 230 000 ménages en attente d’un logement social en 2010 (hors demande de mutation)

et évalue à

  • 685 000 personnes privées de domicile personnel
  • 2 778 000 personnes vivant dans des conditions de logement très difficiles dont 800 000 en surpeuplement.

Il développe 4 mots d’ordre pour sortir de la crise :

  1. « produire/capter massivement dans délais des logements , car chacun doit pouvoir être logé dignement ».
  2. « maîtriser les prix et réguler les marchés, car le logement n’est pas un bien comme les autres ».
  3. « construire une ville de qualité, équitable et durable : un impératif pour vivre ensemble ».
  4. « combattre et prévenir les facteurs d’exclusion et d’inégalités pour ne finir avec le mal logement ».

 

Sources :

  1. Le magazine du Conseil général du Val de MARNE N° 281 Juillet Août 2011,éditorial, Page 3, sous la signature de CHRISTIAN FAVIER
  2. le quotidien Le Parisien, vendredi 24 Juin 2011, « Hébergement d’urgence, le coup de colère des élus de Gauche »
  3. le quotidien Le Parisien, mercredi 29 juin 2011, « des familles pauvres hébergées …aux urgences. »
  4. Le Monde Dimanche 10 et Lundi 11 juillet page 10 « le gouvernement lorgne encore sur la cagnotte du 1% logement »
  5. La « feuille de route quart monde » d’ATD quart monde de Juillet 2011 page 3 « enfin un appartement à soi ! »
  6. Le Parisien, édition du Val de Marne, lundi 18 juillet 2001  page 1 du cahier central « En une semaine 80 familles se retrouvent à la rue »
  7. L’état du mal logement en France (16ème rapport annuel de la « Fondation Abbé Pierre pour le logement des défavorisés »

 

 

 

Les commentaires sont fermés.