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19/09/2014

Chronique d'une technologie: la collecte pneumatique des ordures ménagères

Retenez vos déchets...

Selon le journal Le PARISIEN du 10 septembre:


 

Issy-les-Moulineaux : problème sur le système de collecte pneumatique de déchets

Le système de collecte pneumatique des déchets connaît quelques ratés dans le quartier du Fort à Issy-les-Moulineaux. Depuis mardi, les tapis roulants servant à acheminer les ordures ménagères sont à l'arrêt. Des bornes d'aspiration bouchées ont nécessité de neutraliser temporairement l'installation. La communauté d'agglomération Grand Seine Ouest (GPSO) entend régler le problème d'ici à vendredi. En attendant, les habitants sont invités à garder leurs poubelles chez eux en attendant l'installation de bennes près des points de dépose habituels. Les riverains ont connu quelques perturbations au mois d'août. Le camion utilisé pour le ramassage était tombé en panne.

Commentaires

Qu’il est difficile, d’abord, un vendredi, de sortir de chez soi, - quand on s’aperçoit que chaque jour un de vos voisins doit préserver à l’aide de deux plots et d’un ruban un espace afin de pouvoir sortir sa voiture, dans une rue où le stationnement est seulement toléré -, d’arpenter la ville anciennement nommée Vitry-aux-Arbres, principalement l’avenue Paul-Vaillant-Couturier, qui n’est plus que klaxons, quand on peut circuler, et d’y voir que l’ancien quartier de l’église Saint-Germain à la gare de Vitry-sur-Seine cette fois a été saccagé. Fruit du même pouvoir politique depuis plus de quatre-vingts ans ?
Toujours est-il que quand on rentre chez soi avec l’envie de s’enfermer puis de fermer les yeux pour retrouver un peu d’équilibre, on pense à La Nausée de Jean-Paul Sartre, et à Antoine Roquentin qui parle de sa vie quotidienne, dans laquelle il décrit la ville et ses habitants « qui agissent sur lui », et il note ses impressions. Il veut échapper aux sentiments de désespoir et d'impuissance qui l'accablent, mais il ne peut pas s’en défaire.
C’est exactement « la qualité de vie » que nous ont construit nos édiles : celle-ci est un échec patent, et l’urbanisation à outrance, même si nombre de Vitriots sont en manque de logements, ce qu’on ne sous-estime pas, ne fait qu’aggraver une situation où la mixité sociale et le bien-vivre ensemble sont un leurre, non qu’on ne les veuille pas, mais parce que cette grande idée ne se fait pas à coups de pelleteuse, ni en réduisant les espaces entre les immeubles à la rue du Chat-qui-pêche, vestige du Moyen-Âge, pour ceux qui connaissent le quartier Saint-Michel. Que les Vitriots se rendent au haut de la rue Charles-Infroit, au tournant, ils verront.
En 2012, fin décembre, nous avons eu notre conseil de quartier, en manquent six à l’appel malgré la loi du 27 février 2002 qui est obligatoire pour les communes de plus de 80 000 habitants. (Tels d’ailleurs que ces conseils sont conçus par la Charte éditée par la mairie, c’est plutôt pour se donnerbonne conscience.) Dans le mien pas grand-chose ne s’y passait, hors pour le centre social, mais on pouvait s’exprimer sur les sujets préoccupants, sur le budget, etc. Comme l’avis n’est que consultatif, on devine le résultat, surtout quand un groupe tenu par une main de fer fait la loi.
Et de citer l’édito du mensuel : « Les citoyens ne doivent plus être tenus à l’écart de ce bouleversement en profondeur de l’organisation de notre république… » à propos de la réforme territoriale. En se réunissant, on aurait pu en parler. La parole et les actes, hum. Et Métropoles, pas « Métropôles ».
Ce qui m’amène à la lettre envoyée par le président du conseil général qui parle du millefeuille administratif et du déficit sans donner de solution au problème, mais c’est pour revenir à la démocratie participative que je veux lui dire, comme à notre premier magistrat, que je signerai le « Val-de-Marne j’y tiens » quand les conseils de quartier seront rétablis dans ma commune, quand je n’aurais plus la nausée, qu’on fera réparer la chaussée de ma rue avant qu’elle ne s’effondre vraiment, que je n’aurai pas à balayer pour que les trotttoirs normalement réservés aux piétons soient propres, que les allées de la cité vitriote, l’entrée de l’autoroute, ne soient pas des dépôts d’ordures.
Et puis, en cette semaine d’illettrés et de sans-dents, je voudrais lui dire que l’ouvrier que je fus n’a pas aimé dans sa lettre que les impôts aient subi des « coupes sombres », devinant par là qu’il n’a pas fréquenté les bûcherons ou les Eaux et Forêts, ou que sa langue lui importe, car faire une coupe sombre c’est laisser la forêt sombre donc faire peu de coupe ; faire une coupe claire c’est éclaircir au maximum, donc couper beaucoup. J’ai l’impression que nos feuilles d’impôts ont subi une coupe claire, je n’ai d’ailleurs plus de branches.
Et pour notre mensuel, j’ai noté que l’on allait redynamiser « le centre commercial du 8-Mai-1945 ». Centre commercial qu’un petit supermarché et trois commerçants ? Pas étonnant que les petits commerces n’existent plus, notre langue les ignore. Cela fait bien un centre commercial. M’étonnerai pas que dans le cahier des charges se glissent quelques logements, hein, sur le « mail ». La déprime, vraiment.
La collecte pneumatique, c’est bien, mais ça coûte cher. Qu’on vienne faire un tour dans mes rues avoisinantes, où fleurissent des garages à ciel ouvert, les véhicules faisant la queue, je n’y ai jamais vu grand conseil municipal, et qu’on m’offre un peu des fleurs sur le terre-plein engazonné orné d’un « bec de gaz » et d’une poubelle. On verra d’ailleurs si la collecte n’engendre pas un peu plus de dépôts d’objets autour des bornes ; après tout, s’ils sont là, ce sera ça de moins dans ma rue, comme je n’y ai pas droit, et j’aime bien saluer mes petits éboueurs, sauf ceux du verre, c’est bruyant.

Écrit par : brunel | 19/09/2014

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