27/07/2015
Contrat de Ville pour VITRY, sur la période 2015 / 2020:
Vitry-sur-Seine vient de signer, 10 juillet 2015, un nouveau contrat de ville.
Cette note est critique vis à vis de l'action de l’État notamment pour la politique de la ville.
Elle a pour objectif que chacun s'approprie les constats et prenne en main les objectifs à atteindre.
Cette note est également une critique de la municipalité qui n'affirme pas des préoccupations suffisamment adaptées et qui travaille de manière trop technocratique sur une problématique éminemment politique.
La politique de la Ville axe de coopération entre l'Etat et les communes... ?
La "politique de la ville" se veut une approche globale, à l'origine urbanistique et centrée sur les bâtiments elle se veut une approche "interministérielle" à la fois sociale, économique et urbanistique. Elle a été esquissée à la fin des années 70 avec les opérations ( HVS, Habitat Vie Sociale,) et formalisée au début des années 80, plus pour éteindre des incendie que pour lutter contre les politiques ségrégatives. La démarche a été médiatisée avec la création d'un ministère de la ville en 1990. Cette «politique de la ville» au-delà du ministère qui lui est spécifiquement dédié, prétend coordonner un ensemble d'actions menées par plusieurs ministères différents dans le cadre de leurs politiques propres. La politique de la ville a généré des sigles et des empilements de dispositifs souvent marqués par des saupoudrages... : ZUS, ZRU,ZFU,PNRU, Contrats de Ville , CUCS, SRU etc....
Elle donne lieu à des discours, des effets d'annonce, de belles paroles, de beaux contrats, et parfois à distribution de subvention de la part de l'Etat. Le gros des enjeux financiers se manifestaient jusqu'à présent sur des opérations dites de « renouvellement Urbain » portées jusqu'à présent par L'ANRU.
A Vitry, l'opération démolition restructurations au sein du quartier BALZAC et « reconstructions » dans toute la ville a été marquée par la politique de la ville dans sa dimension urbanistique.
Les contrats de ville évoquent parfois ces thèmes mais de manière tellement superficielle.
Ainsi, la cartographie des « zones d’éducation prioritaire » puis le programme « écoles, collèges, lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite » (Éclair) de l’Éducation Nationale ne correspondent pas toujours aux quartiers de politique de la ville.
Je reste extrêmement dubitatif sur les dispositifs de la politique de la ville. Au delà des effets médiatiques ils laissent trop souvent de coté ce qui devrait être l'engagement réel de l'Etat dans ses fonction de base: l'emploi, le logement, l'éducation nationale, la sécurité, la justice, afin de lutter contre des inégalités sociales et territoriales.
« Quartiers prioritaires,quartiers de veille et quartiers vécus... »
(ne pas rire, ne pas pleurer, tout cela pour en venir au fait que notre ville est une ville et qu'elle a besoin d'une politique de la ville....)
Avec ce nouveau contrat de ville, voici que la terminologie s’enrichit de nouveau, sans pour autant que les dispositifs financiers soient établis et crédibles.
Ainsi, voici maintenant que l'on nous parle sérieusement de "quartiers vécus"...Ceci pour reconnaître que la cartographie est fragile dans ses contours.
Pour Vitry, un contrat de ville a donc été signée, le 10 juillet 2015, entre les villes de la Communauté d’Agglomération Seine Amont et L'Etat.
Vous pouvez aller à la source...Voici un lien avec les documents paraphés:
http://www.seine-amont.fr/index.php/actualite/109-signatu...
Pour l'ensemble des communes de la communauté d'agglomération ( Choisy, Ivry, Vitry) des territoires multiples sont cités après des coups de ciseaux remarquables.
Lisons la page 10 de ce contrat:
« Le décret n° 2014 1750 du 30 décembre 2014 définit les périmètres de neuf quartiers prioritaires au sein de la Communauté d’agglomération Seine Amont
Ivry -sur-Seine
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Pierre et Marie Curie
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Gagarine
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Ivry Port
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Monmousseau
Vitry-sur-Seine
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Colonel Fabien
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Centre-ville :Defresne –Vilmorin –Robespierre
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Commune de Paris –8 mai 1945
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Balzac
Choisy-le-Roi
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Quartier Sud
A ces quartiers réglementaires s’ajoutent des quartiers de veille. Ces quartiers font l’objet d’une vigilance forte de l’ensemble des partenaires locaux, par la mobilisation du droit commun et la possibilité de continuer à bénéficier de dispositifs spécifiques:
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Le quartierCentre-ville/Gabriel» et «Brossolette» de Choisy-le-Roi ;
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Le quartier « Péri Manouchian » à Vitry-sur-Seine ;
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Les quartiers «Vérollot –quartier parisien» et «Louis Bertrand, Sémard, Mirabeau» à Ivry-sur-Seine »
Je vous invite à porter votre attention sur le passage qui conclue la page 10 du contrat. C'est sublime. Le concept de "quartier vécus" y est annoncé. Voilà un beau sujet d'étude. C'est nouveau...Cela témoigne bien les limites d'une politique de coups de ciseaux.
Je cite encore la page 10 du contrat :
"Par ailleurs des «quartiers vécus» correspondent aux usages des habitants.
Ils permettent aux acteurs locaux situés hors du périmètre réglementaire de bénéficier des crédits spécifiques si leurs actions concernent les habitants de ce même quartier.Il est à souligner que les périmètres définis par la réforme de la géographie prioritaire n’intègrent pas l’ensemble des quartiers de la Communauté d’agglomération présentant des enjeux ou des signes de
fragilisation sociale et économique. Si le Contrat de ville concentre bien les efforts sur les sites de la géographie prioritaire, ces autres quartiers à enjeux feront cependant l’objet d’une attention spécifique des partenaires afin de veiller à l’équilibre territorial et aux risques de «décrochage» de certains secteurs."
Voici la carte des quartiers prioritaires, telle qu'elle est publiée dans le nouveau contrat de ville:
Dans les quartier prioritaires de VITRY, je note:
http://www.seine-amont.fr/pdf/casacontratdeville.pdf
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que la résidence COLONEL FABIEN est intégrée en totalité (page 28). Cela va t il secouer la SEMISE gestionnaire longtemps resté sourd aux alertes de l'amicale des locataires?
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que les immeubles de logements sociaux de "DEFRESNE VILMORIN" (page 31) sont bien intégrés en totalité dans l'opération « centre ville Robespierre » comme j'en avais très tôt souligné l'intérêt. A l'époque du "Contrat de développement territorial", je faisais remarquer en conseil municipal, que la cartographie annoncée laissait de coté la rive Nord de l'avenue BARBUSSE. A cette remarque pertinente répondait un silence prodigieux. Voilà qui est pris en compte. Tant mieux...ce qui compte c'est d'avancer. En tout cas, le découpage du périmètre d'intervention sur ce quartier peut laisser encore bien dubitatif. Les coups de ciseaux sont pathétiques. L'école Jean Moulin est le lien ténu entre les espaces retenus. Si cela peut donner des subventions pour ce groupe scolaire!
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Quant à "Commune de PARIS et 8 Mai" ( page 35), c'est un des cœurs de notre ville qui est délimité. Et alors pourquoi donc avoir oublié le quartier Lucien Français? Les données sur le tissu urbain et les statistiques sur les compositions sociales sont elles si différentes? Attention à ces coupures dramatiques. Décidément les coups de ciseaux sont tragi-comiques.
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Le quartier « BALZAC » (page 39) est toujours nommée et reste scotché au peloton... Le quartier reste enclavé et démuni de commerce ainsi que d’activité … « Une population encore fragile malgré le renouvellement urbain en cours ».Un secteur résidentiel excentré Le quartier Balzac apparaît comme un secteur essentiellement résidentiel comptant peu de commerces de proximité (une boulangerie et une petite pharmacie).Les habitants du quartier se rendent donc en Centre-ville ou au supermarché Lidl situé de l’autre côté de la RD5 pour faire leurs courses Le quartier n’est pas desservi directement par les transports en commun. Aucun bus ne traversant le quartier, les habitants doivent rejoindre la RD5 à pied pour prendre un bus (183, 182) et se rendre dans le centre - ville. » C'est le contrat qui le dit. Décidément l'opération précédente est elle le succès annoncé régulièrement et « honoré » de visites ministérielles rapprochées ?
Enfin dans le contrat signé le 10 juillet 2015, la citée Gabriel PERI est donc annoncée comme quartier de veille. Elle est annoncée comme devant être démolie - reconstruite... Le devenir de ses habitants est la question. Le foyer MANOUCHIAN, est rattaché à ce quartier..... Il est à relever pour ce conglomérat que le terme de "quartiers de veille"! ( page 5) est formulé !
http://www.seine-amont.fr/pdf/quartiersdeveille.pdf
A noter (pour sourire?) que la ville a placé pudiquement la question des ordures ménagères comme étant un de ses sujets d’interventions.... (page 103). Nous voilà bien. Si c'est pour faire venir des subventions pour combler un déficit d'exploitation clairement perceptible en raison de la collecte pneumatique des ordures ménagères.
http://www.seine-amont.fr/pdf/quartiersdeveille.pdf
Après une lecture rapide des tenants et aboutissements de ce contrat de ville, je reste perplexe sur des silences, dans le diagnostic et dans les perspectives.
Les chiffres publiés sur les taux de chômage, les revenus et les compositions familiales sont édifiants.
Mais, les solutions esquissées sont bien petites.
Le territoire communal est fondamentalement marqué par un déficit d'emploi au regard du nombre d'actif. Cette réalité non contrecarrée, a nécessairement un impact sur le développement, le présent et le devenir de la ville et de tous ses quartiers.
Enfin, n'est pas évoqué l'effort majeur qui devrait être entrepris par l’Éducation Nationale dans les collèges afin de porter une génération à un niveau de formation et d'éducation nécessaire. Ce volet est bien le grand absent.
La place réservée à la formation des adultes et à l'accès à l'emploi est bien faible. L'équipement en formations universitaire et professionnelle, quelque soit le niveau de chacun, est particulièrement faible et disséminé. Il conviendrait de faire passer à la vitesse supérieure l'engagement pour un centre universitaire digne de ce nom sur le site de CHERIOUX et en faveur des structures de formation professionnelle des adultes. Le travail réalisé par des structures associatives: "Mission locale pour l'emploi des Jeunes", (PLIE" "ALEF" ( structures para-municipale) "École des adultes" ( structure totalement associative et bénévole) doit être développé. Elles ne peuvent tout absorber, à Hauteur des besoin. L'implantation de l'Association pour la Formation Professionnelle des Adultes ( AFPA) serait nécessaire sur notre territoire.
De même, dans ce contrat, ne se manifeste pas de manière efficiente, l'attention qui devrait être portée par l'Etat à la sécurité et à la protection des populations ainsi qu'à l'exercice d'une justice de protection de la jeunesse et de chacun des habitants.
Entre "Contrat de développement Territorial", "Contrat de Ville", "Contrat de Projet Etat Région" etc... Nous voici noyés dans de beaux documents et baignés dans des résultats imperceptibles au fil des ans.
Pendant ce temps …
Quant au conseil municipal, au conseil municipal du 1er juillet 2015, il s'est prononcé sur l'approbation de la convention à passer avec l’association Loisirs et Formation pour la maîtrise d’œuvre urbaine et sociale du Contrat de Ville.
Je n'ai pas trouvé trace d'une question à l'ordre du jour sur la question du contrat de ville par lui même...Les grands débats restent discrets.
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