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29/10/2008

"entre les murs" ou "dans le mur"?

IMGP1244.JPGVoici une note un peu longue…
Mais, il est des sujets qui méritent attention, réflexion et action.

Aux "3 cinés Robespierre » à Vitry sur Seine, la projection du film "entre les murs" à Vitry sur Seine, a donné lieu, vendredi 24 octobre 2008, à un échange entre les spectateurs et une universitaire, spécialiste en audio visuel.

C'est donc l'occasion de faire part de quelques remarques.

Incontestablement le film est intéressant en terme de "performance". Le choix du jury du festival de CANNES 2008 est certainement justifié pour des critères cinématographiques mais également par l’intérêt porté par notre société à l’égard de l’éducation et spécialement au sein des collèges. Sur l’audience de ce film, quel sera l’impact des légitimes attentes des uns et des autres à l’égard des collèges ?

Le jeu des acteurs doit être salué, spécialement celui des jeunes qui ont été « professionnels ».
Les « réflexions » qui s’expriment dans les lignes ci-dessous ne sont pas des critiques à l’égard de l’œuvre cinématographique présentée. Elles sont une invitation à l’échange sur quelques enjeux du collège.
A ce jour, le collège public, avec la mobilisation des personnels d’éducation au sens large, avec la participation des parents, est outil d’éducation nécessaire à notre République. Bien entendu les conditions d’encadrement notamment par des personnels de vie scolaire, la question des rythmes scolaires, l(organisation des récréation des permanences et des cantines sont des soucis permanents et demandent une attention forte. Avec la baisse des effectifs, avec une logique concurrentielle au détriment d’une légitime qualité pour tous,.l’Etat se désengage de plus en plus de ces enjeux. Les artifices déployés pour donner l’impression d’une attention portée au soutien scolaire se fait au détriment du volume et de la qualité d’enseignement pour tous. La mobilisation de l’ensemble des citoyens est réellement nécessaire pour la défense de l’école publique (cf. notamment la manifestation du dimanche 8 octobre)!


Le film évoque des tensions, des difficultés majeures dans le fonctionnement des collèges.

Le film, « Entre les murs », décrit pour l’essentiel ce qui s’apparente à un « huis clos » entre un enseignant et les élèves d’une classe.
Certes, un professeur est seul pendant 50 ou 55 minutes, face à ses élèves.
Mais, une classe vit avec de nombreux adultes. Parmi ceux-ci, plusieurs enseignants, des surveillants, un ou des conseillers principaux d’éducations, des personnels administratifs et de service, des enseignants documentalistes des personnels de santé, des personnels d’orientation des travailleurs sociaux, quant ils existent et en nombre souvent bien insuffisant; de plus en plus insuffisant avec la politique menée actuellement par le gouvernement.
Par nature un film ne peut être exhaustif. En l’espèce, certains des professionnels précités sont absents, ou présents de manière discrète et parfois caricaturale (les personnes en charge du nettoyage sont montrés en train de « papoter », le gestionnaire est décrit comme quelqu’un de déconnecté, les enseignants s’animent à propos d’une machine à café sans être aussi drôle que dans la bande dessinée « les profs ». Le chef d’établissement n’est pas spécialement en contact avec les élèves, il est essentiellement dans la fonction de mise en oeuvre de la loi, sans témoigner d’une autorité réelle par exemple au vu du déroulement du conseil de classe. Celui-ci est surréaliste avec certains participants qui grignotent « ostensiblement »).

Le scénario décrit un enseignant dont la posture pourrait prêter à réflexion.
Il s’inscrit dans une démarche parfois vive de stimulation des élèves. Il va les chercher dans leurs retranchements et parfois, semble t il dans leur intimité personnelle ou familiale. Il expose à l’ensemble de la classe, et donc à leurs réactions, un travail personnel d’auto portrait, sans même avoir l’adhésion de l’élève concerné. Un incident monté en exergue par l’enseignant qui reproche à un élève son tutoiement alors même que l’adulte est dans cette posture peut laisser perplexe.
Dans ce film, l’enseignant semble se situer dans une recherche de proximité au prix de joutes verbales dans lesquelles les dérapages apparaîssent
L’exercice de l’auto portrait, ou plus simplement d’expression sur un vécu personnel, familial ou collectif est relativement fréquent. Dans ce film, cette technique peu apparaître comme forcée et source de tensions peu nécessaires dans un processus d’apprentissage.



Une image subliminale tombe dans les stéréotypes à l’égard de l’enseignement professionnel.
Dans une courte séquence, une élève exprime sa volonté de ne pas aller en lycée professionnelle au motif. La création cinématographique n’interdit pas de faire dire cela. La phrase exprimée est livrée, sans réaction de l’enseignant. Telle est le choix du scénariste. A ce stade, qu’il soit permis de dire combien l’enseignement professionnel est un lieu de pédagogie vivante, renouvelée et globalement adaptée à la formation citoyenne et professionnelle. Nombreux sont les jeunes qui découvrent ainsi un parcours de formation et d’insertion utile et adapté. Il n’est pas douteux qu’en regardant ce film, nombreux sont ceux qui, au-delà d’un collège repoussoir, auront à cœur d’éviter un dispositif de formation de qualité! Au demeurant les projets gouvernementaux de réduire la préparation au bac professionnel à une durée de 3 ans au lieu de 4 ans peuvent être vécus comme une volonté de raccourcir le coût des formations concernées plutôt que d’offrir un parcours progressif d’acquisition de connaissances et de savoir faire et parfois de « savoir être ». Si le Bac professionnel peut pour certains élèves être accessible en 3 ans, une généralisation de cette durée serait un obstacle supplémentaire pour de nombreux jeunes.

La chute, décrivant des élèves qui pensent n’avoir rien appris, peut faire réagirLa fin du film qui montre les jeunes questionnés, de manière vague, sur ce qu’ils ont appris, ne relève-t-elle pas d’un stéréotype selon lequel le collège ne permettrait plus d’acquérir des connaissances. A ce type de questionnement, le film montre naturellement des jeunes en difficulté pour prendre du recul et pour mesurer la diversité des apprentissages. Le spectateur risque bien de nourrir sa conviction que décidemment on n’apprend pas grand-chose dans un collège. Cette observation n’invite pas à se contenter de l’existant ou ne vise pas à faire l’autruche.

Clairement, les tensions ou les violences physiques ou psychologiques peuvent être pires que ce que le film exprime. Il s’agit d’une œuvre artistique intéressante. Qu’elle permette à notre société d’accorder plus d’attention à l’éducation nationale en générale et aux collèges en particuliers.
Que les images et le son soient également une invitation à la réflexion et à l’action.


En quelques mots : ce film est intéressant mais il doit ouvrir à la réflexion et au débat. Il ne doit pas être enfermé dans des appréciations stéréotypées et il doit être support à une réflexion pédagogique et une invitation à l’expression de légitimes exigences vis à vis d’un gouvernement qui brade le service public de l’éducation nationale!



17/10/2008

manifestation du 19 octobre

Je me dois de relayer cette information, cet appel à la mobilisation pour l'ecole publique!

ScannedImage.jpg





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Manifestation 19 octobre
Rendez vous FCPE ile de France
13 h 00 place d’Italie
Devant la Mairie du 13 éme


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09/10/2008

intervention sur la rentrée scolaire au conseil municipal du 8 octobre

collge J perrin 1.pngLe 8 octobre 2008
Monsieur le Maire Chers collègues

Les interventions précédentes ont bien exposé les nombreuses atteintes portées, à l’encontre de l’éducation nationale par le gouvernement actuel et dans le prolongement du précédent gouvernement.
En tant qu’adjoint au Maire, en charge notamment de l’enseignement secondaire et supérieur, je me dois de souligner rapidement quelques questions.
Mais, en préalable je tiens à relayer l’appel à manifester le 19 octobre à PARIS, depuis la place d’Italie. Cet appel est lancé notamment par la FCPE, des syndicats d’enseignants, au total par 21 organisations.
Elus de Vitry-sur-Seine, nous ne pouvons être insensibles à cet appel. Il en va de la progression de la conscience citoyenne, que se mobilise largement la population dans son ensemble, pour la défense de l’école publique et pour crier haut et fort qu’il n’y a pas de République digne de ce nom sans une éducation nationale, gratuite, laïque et adaptée afin de permettre à chacun d’accéder, quelque soit son origine sociale, à la connaissance, la culture et à une formation à la hauteur des enjeux scientifiques, technologiques culturels et sociaux du 21ème siècle.

Nous le savons cette éducation est le premier investissement nécessaire pour la démocratie et le progrès social.

Je me contenterais donc de quelques grandes lignes

Tout d’abord, nous relevons toujours des classes surchargées avec parfois plus de 30 élèves en lycée. Au sein des collèges des classes à 28 élèves ne vont pas sans poser de graves problèmes pour un suivi personnalisé efficace.

Les 11 200 suppressions de poste de cette année, largement évoquées précédemment, ont des effets sur la multiplication des enseignants à cheval sur plusieurs établissements. Cette situation a des conséquences multiples en défaveur d’une présence de ces enseignants pour participer concrètement à la vie des établissements. Au printemps dernier des mouvements de grève importants ont eu lieu à ce propos

Simultanément, le recours aux heures supplémentaires n’est pas sans poser des problèmes et surtout masque la suppression des emplois.

Il en va de même pour les moyens affectés au remplacement des enseignants éventuellement absents. Avec les suppressions des postes ce sont de plus en plus des contractuels ou des vacataires qui sont sollicités. La précarisation du statut de ces enseignants va à l’encontre du statut de la fonction publique et de la qualité de l’enseignement !
La mise au point des emplois du temps est toujours un casse tête pour les directions, les enseignants et les élèves. Ceux ci doivent parfois attendre des semaines avant d’avoir un emploi du temps définitif.
La question des rythmes scolaires des lycéens et des collégiens est un grand souci. La dispersion des dispositifs de soutiens annoncés à grand renfort de publicité, apporte plus de confusion que d’efficacité. Cette question a été largement évoquée pour le primaire, elle est également prégnante pour le secondaire.
Nous avons toujours des collégiens qui ont près de 28 ou 29heures de cours en , 4ème 3ème et simultanément des 5ème qui avec 25 heures de cours ont souvent une demi journée de libre dans la semaine ce qui n’est pas sans poser des problème de vie scolaire et des soucis famillaux.

De manière Générale , la vie scolaire au sein des collèges et des lycées est toujours autant négligée et précarisée. Concrètement dans les collèges, pour le surveillance, le recours systématique à des emplois précaires dans le temps, et de fait sous rémunérés contribue à une situation dégradée
Au delà des belles paroles, des effets de manche, du gouvernement, la vie scolaire repose sur des Conseillers principaux souvent biens seuls et sur des principaux qui doivent être au « four et au moulin », à la grille d’entrée et en salle de permanence ou en relation avec les parents.
Nous ne pouvons qu’être vivement préoccupés dans ce domaine. J’ai déjà été alerté par des parents d’élèves particulièrement sensibles sur la question de la tranquillité dans les établissements.
A cet égard nous devons veiller à activer pleinement le Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance CLSPD et à associer grandement l’éducation nationale par l’inspection académique qui ne mesure pas l’ampleur des préoccupations.

Quelques mots sur la mise en place des BEP Bac pro en 3 ans. Elle peut être intéressante comme cela est réalisé depuis plusieurs années au lycée Jean Jacques ROUSSEAU. Cependant la généralisation envisagée est très préoccupante et surtout une négation des conditions dans lesquelles sont de nombreux jeunes. Au demeurant les résultats relativement bas aux examens concernés plaident pour des parcours adaptés, notamment en 4 ans pour la préparation avec succès au Bac professionnel.

A ce stade, et dans cette enceinte, je n’évoquerais pas les projets multiples du gouvernement pour le démantèlement de toute dimension nationale de l’éducation. La multiplication des logiques de projets et d’options sélectives dans tel ou tel établissement conduit à des concurrences explicites.

Je me dois de signaler les projets annoncés dans le journal du dimanche du 5 octobre prochain prévoient un abandon des sciences naturelles et de la chimie seraient abandonnées en seconde, les heures de cours seraient réduites
L’histoire et la géographie, les mathématiques disparaîtraient du tronc commun des classes de 1ère et terminales…
Et ce « journal du dimanche », qui ne peut pas être classé comme critique vis à vis du pouvoir en place, cite un proche du ministre et lui fait dire « la réforme se veut au service des élèves, elle n’est pas motivée par des questions budgétaires…Cela dit , (… toujours en citation…..) si l’on peut en même temps réformer et réduire les coûts…) (fin de citation) C’est dit ! et c’est cette logique folle de casse qui prédomine. A chacun d’aligner les chèques au cours de l’année comme cette école privée qui sélectionne les élèves selon le niveau et qui impose, vente forcée, des stages de pré rentrée qui coûtent l’équivalent de 2 mois de scolarité dans le même établissement.
Je tiens à citer en cette rentrée, l’IUT de CRETEIL VITRY qui est implanté sur le domaine de CHERIOUX. Je soulignerais simplement l’existence de licences professionnelles particulièrement à même de permettre un accès au travail. Tant dans le domaine de la Chimie que des réseaux et des télécommunications les formations dispensées sont attractives et appréciées. Nous devrions avoir l’occasion de reparler, au sein de cette enceinte, de l’intérêt porté par l’université PARIS 12 à l’égard du site de CHERIOUX.

Faute de temps, je ne m’étendrais pas sur le fait que cette année est celle qui va nous permettre de mesurer pleinement les effets catastrophiques de la loi LRU, de réforme des universités. En quoi un système libéral qui n’est pas capable de fonctionner pour la finance mondiale, peut il être opérant quant il est développé pour les universités. Au moment où le comité Nobel récompense des chercheurs issus de l’institut Pasteur, nous devons redoubler pour que la recherche fondamentale mais aussi les innovations technologiques ne soient pas dictées par une rentabilité financière spécialement immédiate.

Au terme de mon propos je voudrais souligner 3 points
1)Je souhaite sans démagogie, souligner le travail considérable développé par les enseignants, les personnels chargé de la gestion et de la direction des établissements concernés. Je tiens à souligner l’attention déployée par les parents d’élèves qui veillent à participer à la vie des établissements. Je soulignerais également l’action de qualité mené par les associations de parents d’élèves dans un contexte extrêmement délicat
2) En second lieu, je tiens à souligner, que l’enseignement secondaire et supérieur ne font pas partie directement des compétences communales. Mais, monsieur le Maire, avec l’ensemble des conseillers municipaux qui notamment siègent au sein des conseils d’administration, nous continuerons à être vigilants, à être présents car ce qui ce joue dans ces établissement engage les vitryots, notre ville, et bien au delà.
3) Enfin, je terminerais, comme je l’ai commencé, par une invitation à ce que le maximum de notre conseil municipal, pour ne pas dire la totalité nous soyons présents pour le grand rassemblement prévu pour le dimanche 19 octobre prochain à PARIS en après midi. Cett emanifestation sera un moment particulièrement fort pour tous ceux qui tiennent à la défense des services publics et le premier d’entre eux, l’éducation nationale.