Ensuite il est frappant de lire beaucoup d'éditoriaux sur les conséquences de l'éruption qui expriment le sentiment nostalgique qu'un monde est en train de mourir. La « mondialisation est fragile » nous dit Le Monde. Ce sont les mêmes qui avaient expliqué pendant des années qu'elle était aussi incontournable que la course du soleil ! C'est que cette fragilité est devenue incontestable. Le volcan n'y est pas pour grand chose. C'est d'abord l'urgence écologique et le désordre social produit par la domination de la finance qui condamnent l'actuelle mondialisation. Mais ils ne peuvent pas le dire ! En revanche leur spleen peut s'exprimer sans risque sous couvert de catastrophe naturelle.
Enfin, le volcan nous a donné l'occasion de quelques « journées sans avion » qui ont la même vertu pédagogique que les journées sans achat, sans télé ou encore sans voiture organisées par les mouvements alternatifs. Les productions délocalisées se retrouvent en difficulté. Le train regagne des parts de marché. Les consommateurs doivent renoncer aux consommations de produits agricoles venus de l'autre bout du monde. Les vacanciers retrouvent le chemin du tourisme en France. Tout un mode de vie présenté comme désirable est rendu impossible. Bon exercice pour préparer la relocalisation de l'économie rendue nécessaire par le réchauffement climatique et l'épuisement programmé des réserves de pétrole.