Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

27/08/2014

Libre expression "Au siècle de la communication..."

Un commentaire de Rached TOMBARI qu'il me semble judicieux de laisser apparaitre à la rubrique "libre expression". Des réflexions intéressantes sur les termes de Droite et de Gauche.

"D'utiles alternances..."? Je préfèrerai que le curseur reste bloqué sur une gauche qui serait fidèle à la place pour laquelle elle siège au sein de l'assemblée nationale ;-)


 

 

Au siècle de la communication, c’est communiquer qu’est le plus difficile, crise du politique, je crois à une crise de la chaleur humaine, du sentiment de compagnonnage.

Je crois à un refroidissement du champ social, c’est la fin d’une civilisation et le début d’une révolte.

Mais que d’attention il faut pour aller au-delà ; pour rencontrer, écouter, dialoguer, pour briser le mur, la coquille dans laquelle la démocratie n’est pas seulement dans la réunion électorale et dans le vote, qu’elle est dans l’écoute attentive qu’est la fin du mépris, dans la confidence discrète, le rêve a haute voix, la révolte exprimée qui marque la fin de la solitude.

Au-delà de la démocratie formelle, il nous faut inventer le mode d’expression des attentes et des refus. Sans cela les responsables risquent bientôt de devenir, ils deviennent étrangers à ceux là mêmes qu’ils prétendent gouverner ou représenter.

N’oublions pas la rivalité qui oppose en France la droite et la gauche la droite était légitime, la gauche ne l’était pas.

Pour la première fois, elle le devenait et il fallait ensemble gérer cet équilibre nouveau.

Pour démontrer que la droite passe en France pour légitime et la gauche pas, on peut se livrer à une longue étude historique et démontrer que des avant la révolution, et depuis sans désemparer, le conservateur a su prendre, aux yeux d’un peuple peu enclin à changer, les allures du bon père de famille, alors que le réformiste passait pour le fils prodige, les premiers incarnant l’ordre, le second la subversion ; les premiers Dieu, le Roy et l’Etat, le second ce mythe inexistant qu’on appelle le peuple ou, plus prétentieusement, la nation.

Prenons le plus modeste des dictionnaires, « droite » y est magnifié « gauche » villepindé « L’élu est assis à la droite de dieu, comme dans un diner en ville l’hôte d’honneur est assis à la droite de la maitresse de maison, l’homme habile est dit adroit, la sincérité et l’honnêteté s’appellent droiture.

Ce qui est légitime devient un droit et la plus belle conquête n’est pas le cheval, ce sont les droits de l’homme. Cette unique syllabe sonne clair aux oreilles de tous, les quelques lettres qui l’expriment marquent de leur sceau le bien penser et le bien faire.
Pauvre gauche ! Elle désigne le maladroit à moins que, retrouvant son équivalent en latin, elle désigne comme sinistre «  celui » qui fait craindre le malheur, une catastrophe. » Comme nous l’indique le petit Robert. Le mauvais payeur est endetté jusqu'à la gauche, le malhonnête homme met de l’argent à gauche et, chez nous, stationner à gauche est passible de contravention. Et quand la mort frappe, chacun »passe l’arme à gauche » Quand une pièce de bois se déforme, elle gauchit.

Cet exercice sémantique a beau n’être qu’un jeu, on ne peut s’empêcher de penser que, peu ou prou, le mot entraine le sens et que, consciemment ou inconsciemment, pour chacun d’entre nous, la droite est bonne, la gauche l’est moins.

N’a-t-on pas attendu les dernières révolutions pédagogiques pour autoriser les enfants à écrire de la main gauche et l’attirail de nos commodités quotidiennes n’est il pas fait pour les droitiers, dans le mépris des gauchers ?

La France politique est devenue ambidextre puisque la gauche qu’elle était adroite dans l’art de gouverner.

Depuis 1981, chacun sait que la droite et la gauche alterneront au pouvoir et que, partant à la tête de l’Etat des valeurs et des priorités proclamées contradictoires, elles devront par respect pour l’Etat et la nation , et dans le respect de l’un et de l’autre, assumer la continuité dans une utile alternance.

Les commentaires sont fermés.