Evidemment, je vote Front de Gauche !
Comme Jacques Mazier, comme Jacques Sapir, comme Henri Pena-Ruiz, comme Bernard Cassen, comme le M'PEP, comme le Collectif national des Gaullistes de Gauche, comme Ignacio Ramonet, je vais, le 7 juin, voter Front de Gauche.
Certes, je ne suis pas d'accord sur toutes ses propositions. Certes, je suis beaucoup plus sceptique qu'eux sur la possibilité de faire avancer cette Europe, qui n'est que l'outil privilégié, quelquefois l'alibi, des gouvernements libéraux, vers une " Europe sociale ".
Leur conception fédéraliste n'est pas la mienne. Je crois que le cadre national est, pour l'instant, le seul où le débat démocratique puisse réellement avoir lieu, et je souhaiterais qu'on s'oriente vers la construction d'une Europe confédérale.
Mais franchement, le débat est-il là ?
En fait l'interprétation qui sera donnée des votes du 7 juin s'organisera autour de 2 axes :
-quelle est la position des Français vis à vis de l'actuelle construction européenne ?
-quelle est la position des Français vis à vis de Sarkozy ?
Le reste n'est qu'arguties ! On ne fait pas de politique hors du contexte.
Et dans ce contexte, s'abstenir, voter blanc ou nul serait favoriser les listes " ouiouistes ".
J'espère, au contraire, que mon vote contribuera à renforcer le refus de notre peuple de cette Europe libérale, qu'il a déjà exprimé lors du référendum de mai 2005.
J'espère également qu'il contribuera à condamner clairement la politique de casse des services publics, de saccage de la protection sociale, d'abandon de notre tissu industriel et productif, de négligence vis à vis de nos territoires comme de notre environnement, la politique de classe, à laquelle se livrent Sarkozy et son gouvernement.
- Parce que je me suis toujours revendiquée, à la fois et indissolublement, socialiste et républicaine, parce que l'amour que je porte à mon pays est indissociable de celui que je porte à son peuple, je ne peux rester l'arme au pied quand la politique économique menée, en France et en Europe, aboutit à des milliers des délocalisations, à des centaines de milliers de licenciements, quand l'Ecole publique, laïque, obligatoire et gratuite est remise en cause, quand les hôpitaux publics sont étranglés financièrement,
- parce que les services et entreprises publiques ont, en France, toujours été ferments d'unité nationale et facteurs de solidarité, et que je suis donc attachée à ce que La Poste comme la SNCF ne soient pas livrées à des actionnaires privés et que je me bats pour que EdF et GdF reviennent dans le giron de l'Etat,
- parce que je pense que l'impôt doit être l'outil de la politique de redistribution et de la politique de justice sociale, et que je refuse le bouclier fiscal, les stocks-options, les bonus et les retraites dorées,
- parce que je pense que la préservation de la planète n'est pas incompatible avec une politique d'indépendance énergétique pour notre pays,
Pour tout cela, je veux reconstruire la gauche.
Cela n'est possible que par le rassemblement, à la gauche du PS, des forces progressistes responsables, opposées au libéralisme et capables de répondre aux attentes du mouvement socal.
C'est le sens de mon vote.
Oui, je vote Front de Gauche le 7 juin !
Marinette Bache conseillère de Paris et Présidente du groupe MRC